Le premier ministre Stephen Harper a-t-il raison d'affirmer que le Canada a amélioré sa performance environnementale dans l'exploitation des sables bitumineux?
Un texte de Caroline Belley
Vérification faite : Stephen Harper ne dit pas toute la vérité. Périodiquement, le Canada dépose à l'ONU un rapport d'inventaire sur les émissions de GES produites au pays. Le plus récent rapport, produit par Environnement Canada, contredit Stephen Harper.
Entre 1990 et 2012, les GES reliés aux sables bitumineux sont passés de 15 à 61 millions de tonnes. Une augmentation de 300 %, bien loin de la réduction de 40 % mentionnée par le premier ministre.
Par contre, il est vrai que grâce à l'amélioration des procédés d'extraction, l'on a réduit la quantité moyenne de gaz à effet de serre produite pour chaque baril de pétrole des sables bitumineux.
Selon l'Association canadienne des producteurs de pétrole, cette baisse est de 28 % depuis 1990. Mais comme le nombre de barils doublera d'ici 2022, pour atteindre près de 4 millions de barils par jour, le gain environnemental sera inexistant. Ainsi, plus le nombre de barils augmente, plus les tonnes de GES augmentent.
Depuis 1990, le nombre total de gaz à effet de serre canadiens, toutes sources confondues, a grimpé de 591 à 699 millions de tonnes.
Selon la Commissaire à l'environnement, il y a donc peu d'espoir que le Canada atteigne sa cible de réduction de 17 % des gaz à effet de serre d'ici 2020, d'autant plus que le gouvernement n'a toujours pas déposé le plan d'action promis en 2006 afin d'améliorer le bilan environnemental.
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