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Des personnes à risque de tous âges boudent le vaccin de la grippe

Des personnes à risque de tous âges boudent le vaccin de la grippe
CAP53 via Getty Images

Les adultes de tous âges qui souffrent de maladies chroniques et bon nombre de citoyens de plus de 60 ans boudent le vaccin de la grippe, même si les autorités de la santé publique estiment qu'il est essentiel pour eux de recevoir la fameuse injection.

Seulement 30 pour cent des adultes qui souffrent d'asthme, de diabète, de cancer, de troubles métaboliques, de VIH, notamment, se font vacciner contre l'influenza, se désole le Dr François Desbiens, directeur de la santé publique de la Capitale-Nationale. La problématique est similaire ailleurs dans la province, a-t-il indiqué à l'occasion d'un entretien avec La Presse Canadienne.

Quant aux citoyens de 60 ans et plus, ils devraient aussi recevoir le vaccin en plus grand nombre, a soutenu le Dr Desbiens. Il a pris la parole alors que la campagne de vaccination contre l'influenza était lancée samedi dans toutes les régions du Québec.

Il rapporte que dans la région qu'il dessert, environ 33 pour cent des citoyens de 60 ans et plus ne se font pas vacciner. Une grippe peut pourtant être à l'origine de plusieurs complications, insiste le Dr Desbiens, ajoutant que le vaccin peut permettre de les éviter. Les autorités veulent atteindre 85 pour cent des gens dans cette tranche d'âge, a révélé le Dr Desbiens.

Les sondages réalisés au cours des dernières années révèlent que bon an mal an, seul 30 pour cent de la population croit en l'importance de la vaccination contre la grippe.

Ces chiffres ne constituent pas nécessairement un problème selon le Dr Desbiens, car les autorités de la santé publique espèrent avant tout rejoindre les clientèles à risque.

«Un adulte en bonne santé, c'est correct qu'il ne se fasse pas vacciner. J'ai fait une grippe à 45 ans et après 4-5 jours d'absence du bureau, j'ai recouvré la santé sans problème. On ne cible pas toute la population, mais surtout des groupes sensibles», précise-t-il.

Les personnes vulnérables en raison d'une maladie chronique, les bébés de 6 à 23 mois, les femmes enceintes au 2e et 3e trimestre de grossesse, les personnes de 60 ans et plus, les personnes hébergées en CHSLD et les membres de leur entourage immédiat peuvent tous bénéficier gratuitement du vaccin contre la grippe. Dans la région de la Capitale-Nationale, 145 000 personnes ont été vaccinées l'an dernier.

Les clientèles ciblées par les organismes de santé publique ont bien souvent peur des vaccins ou estiment qu'ils peuvent avoir des conséquences à moyen et long terme sur leur santé, ont révélé plusieurs sondages.

Ces appréhensions n'ont pas lieu d'être selon le directeur de la santé publique de la Capitale-Nationale. «Nous savons qu'il y a des gens qui n'aiment pas ce vaccin, mais les sociétés médicales, l'OMS et les universités reconnaissent l'efficacité de la vaccination en matière de santé publique. Ça a fait disparaître la polio, la diphtérie et la variole. Et lorsque des gens ont arrêté de se faire vacciner, comme en Angleterre il y a quelques années, ça a provoqué des éclosions massives de maladie», a tranché le Dr François Desbiens.

Il affirme qu'il peut y avoir «un cas sur un million qui fait des réactions bizarres», mais que cela est «très rare».

Les vaccins disponibles actuellement au Québec protègent contre quatre souches de la grippe, soit la A/California (H1N1), la A/Texas (H3N2), la B/Massachusetts et la B/Brisbane.

«Le virus de la grippe, il y en a plusieurs sortes. L'hiver dernier, l'OMS a identifié les souches de grippe qui circulent dans le monde et transmet aux sociétés pharmaceutiques les souches qui devraient circuler le plus l'hiver suivant», fait savoir le Dr Desbiens.

Le vaccin contre la grippe est sûr, assure aussi le ministère de la Santé. «Il ne peut pas transmettre la grippe ni aucune autre maladie. En effet, les virus ou parties de virus qu’il contient sont tués ou trop affaiblis pour se reproduire et causer la grippe», soutient le ministère.

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