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Syrie: le patrimoine culturel menacé par la guerre
AFP

Le bilan du conflit en Syrie, déjà très lourd en ce qui concerne les pertes humaines, s'étend maintenant au patrimoine culturel.

Cinq des six sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO, comme la vieille ville d'Alep, les vestiges romains de Palmyre ou les châteaux des croisés près de Homs (le Crac des Chevaliers et Qal'at Salah El-Din) ont déjà subi les contrecoups de la guerre civile.

Mais avec la montée du groupe État islamique, la menace est de plus en plus grande, non seulement en Syrie, mais aussi en Irak.

L'UNESCO considère que l'ampleur des destructions et des dommages est immense et a lancé un observatoire international en ligne pour suivre la situation du patrimoine culturel syrien et aider la coopération internationale à protéger le patrimoine du pays.

En juillet dernier, les combattants du groupe armé EI ont fait exploser la mosquée abritant la tombe du prophète Jonas à Mossoul, dans le nord de l'Irak.

Nada Al Hassan, qui dirige l'Unité des États arabes au Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO, explique que les islamistes ont détruit ce lieu de pèlerinage musulman, car il favorise, selon eux, l'idolâtrie.

Dans l'autre camp, les frappes aériennes menées par la coalition présentent aussi un risque potentiel pour le patrimoine. L'UNESCO a d'ailleurs envoyé une lettre à tous les États membres de la coalition pour leur rappeler de ne pas viser militairement des sites historiques, et de ne pas les occuper militairement.

L'approche de l'organisation met l'accent sur la prévention plutôt que sur les interventions de dernière minute. Cela vaut particulièrement en période de conflit, lorsqu'il est difficile, voire impossible, pour l'aide internationale d'atteindre les régions touchées.

En outre, depuis le pillage du musée de Bagdad en 2003, le Conseil de sécurité de l'ONU interdit tout commerce d'objets culturels provenant d'Irak. Mme Al Hassan précise que toutes les maisons de vente comme Sotheby's et Christie's et tous les musées ont reçu une lettre à cet effet.

Une chose est sûre, selon l'UNESCO, les faussaires ne chôment pas en temps de guerre, et le trafic illicite semble être l'une des pires menaces auxquelles sont exposés les biens culturels durant les conflits. De faux bas-reliefs et de fausses mosaïques en provenance de Syrie ont d'ailleurs été interceptés au Liban.

D'après le reportage d'Ève Payette

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