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Hong Kong: les manifestants annoncent leur retrait de certains sites, des étudiants s'y refusent

Début de division chez les manifestants à Hong Kong?
AFP

INTERNATIONAL - Les manifestants prodémocratie de Hong Kong ont annoncé dimanche 5 octobre, avant l'expiration d'un ultimatum gouvernemental, leur retrait de deux sites stratégiques mais des étudiants s'y refusaient, estimant n'avoir obtenu aucune concession sur leurs revendications.

Après en avoir "délibéré", les manifestants occupant depuis une semaine le quartier commerçant de Mong Kok, sur la partie continentale de Hong Kong, "vont rejoindre ceux du site d'Admiralty", quartier des ministères, sur l'île, a indiqué la coalition Occupy Central sur son compte Twitter #OccupyHK. Une artère majeure d'Admiralty, Lung Wo Road, va par ailleurs être rendue à la circulation pour permettre le retour au travail lundi de milliers d'employés après une semaine quasiment chômée en raison des manifestations et de deux jours fériés, a-t-elle ajouté.

Les organisations étudiantes n'ont toutefois pas elles-mêmes annoncé ce retrait. Et sur le terrain, si certains manifestants pliaient bagage, d'autres s'y refusaient catégoriquement. "Je reste ici", a ainsi déclaré à l'AFP Bosco Leung, un étudiant de 21 ans, à Mong Kok. Toujours sur son compte Twitter, Occupy Central a indiqué un peu plus tard que la Lung Wo Road, brièvement évacuée, était de nouveau occupée.

Le chef de l'exécutif local, Leung Chun-ying, dont les protestataires réclament la tête car ils le considèrent comme la marionnette de Pékin, avait dit la détermination des autorités "à prendre toutes les mesures nécessaires pour rétablir l'ordre public" et libérer les sites occupés. Il faut permettre aux sept millions d'habitants "de reprendre une vie et une activité normales", a-t-il martelé alors que des professeurs d'université et des enseignants appelaient les étudiants, à la pointe du mouvement, à rentrer chez eux de peur qu'ils ne s'exposent à des violences au cas où la police tenterait de dégager les rues. Les autorités n'ont toutefois pas explicitement menacé les manifestants de les déloger s'ils n'obtempéraient pas.

Samedi, des dizaines de milliers de personnes s'étaient massées à Admiralty pour dénoncer les violences commises à leur encontre par des habitants excédés, auxquels se sont mêlés militants pro-Pékin et hommes de main de la mafia chinoise, sur les sites de Mong Kok et de Causeway Bay, temple des grands magasins. Des heurts sporadiques avaient de nouveau éclaté dans la nuit, principalement à Mong Kok, où les protestataires accusent des hommes de main des triades chinoises de les avoir attaqués.

La chine dénonce un mouvement "illégal"

Hong Kong, ancienne colonie britannique, traverse sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997. Si la Chine a accepté d'instaurer le suffrage universel lors de la prochaine élection du chef de l'exécutif en 2017, elle entend conserver le contrôle des candidatures, une proposition inacceptable pour les manifestants qui sont descendus dans les rues par dizaines de milliers depuis le 28 septembre.

Pékin, qui craint la contagion démocratique, a à nouveau tiré à boulets rouges sur un mouvement "illégal" qui créé un "climat hostile". Dans son discours, "C.Y.", comme est surnommé à Hong Kong le chef de l'exécutif, s'est dit spécialement préoccupé par la nécessité "d'assurer la sécurité du siège du gouvernement" qui doit retrouver un fonctionnement normal. "La tâche la plus pressante est de rouvrir les accès" aux bâtiments officiels lundi pour que les 3000 employés "puissent retourner au travail et continuer à servir le public". Il a également mis en garde contre les conséquences de la poursuite du mouvement: "La situation pourrait devenir incontrôlable, ce qui aurait de graves conséquences pour la sécurité du public et l'ordre public".

Les leaders étudiants avaient renoncé à dialoguer avec le gouvernement en raison du climat délétère. Puis ils ont indiqué que des discussions pourraient avoir lieu, à condition qu'une enquête soit ouverte sur les violences des derniers jours. Ils refusent en revanche tout dialogue avec le numéro un de l'exécutif. Le gouvernement a réaffirmé dans un communiqué que "sa porte était toujours ouverte pour le dialogue", appelant en préalable à l'évacuation des abords du siège du pouvoir.

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