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Maroc: premiers transfèrements de détenus français à titre "humanitaire"

Maroc: premiers transfèrements de détenus français à titre "humanitaire"

Une dizaine de prisonniers français détenus au Maroc ont obtenu leur transfèrement en France à titre "humanitaire", dans le cadre de la commission instaurée par le royaume pour pallier l'absence de coopération judiciaire, a-t-on appris vendredi de sources proches du dossier.

Les accords de coopération judiciaire, qui prévoient le transfèrement des prisonniers dans leurs pays respectifs, sont suspendus à l'initiative du Maroc depuis fin février en raison d'une querelle diplomatique entre Paris et Rabat, née de plaintes en France visant le patron du contre-espionnage marocain.

Une commission "à titre exceptionnel et humanitaire" a été mise en place, en mai, par le roi Mohammed VI, dans la foulée d'une grève de la faim de prisonniers français. A la faveur de cette commission, une dizaine de détenus viennent d'obtenir un accord de transfèrement, ont affirmé à l'AFP des proches de détenus.

Les autorités marocaines n'ont pu être jointes pour préciser leur identité et leur nombre.

Un responsable de l'Administration pénitentiaire a en revanche signalé que "ces transfèrements et extraditions" ne concernaient "que les cas humanitaires, ceux pour qui la santé et l'âge le justifient".

"Les autres restent en prison pour le moment", a dit à l'AFP ce responsable, sous couvert d'anonymat.

Le ministère français des Affaires étrangères s'est "félicité de ces premières décisions de transfèrement".

"Nous formulons le souhait que cette dynamique puisse se poursuivre" et "souhaitons résoudre au plus vite l'ensemble des situations individuelles en matière judiciaire", a déclaré à l'AFP le porte-parole du Quai d'Orsay, Romain Nadal.

Une quarantaine de prisonniers français avaient de nouveau entamé une grève de la faim début août pour protester contre l'absence d'avancées, et le mouvement se poursuit malgré l'annonce de cette première liste, ont indiqué des proches.

"Quinze détenus sont toujours en grève de la faim. Ils sont plus que jamais désemparés", a déclaré l'un d'eux sous couvert d'anonymat.

Il a évoqué une dégradation de l'état de santé de plusieurs prisonniers, une information toutefois démentie par le responsable pénitentiaire, d'après lequel ils bénéficient d'un "suivi médical quotidien".

Pour tenter de mettre un terme aux tensions avec le Maroc et reprendre le cours de la coopération judiciaire, le Premier ministre français Manuel Valls a indiqué fin juillet qu'il était prêt à se rendre "dans les prochaines semaines" à Rabat. Aucun déplacement n'a néanmoins été annoncé pour le moment.

gk-cf-jm/cco

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