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Syrie: les jihadistes exécutent 160 soldats, 43 Casques bleus détenus

Syrie: les jihadistes exécutent 160 soldats, 43 Casques bleus détenus

Les jihadistes de l'Etat islamique (EI) ont exécuté plus de 160 soldats après s'être emparés d'une base clé en Syrie, a indiqué une ONG jeudi après la diffusion d'une vidéo montrant vraisemblablement cette nouvelle atrocité commise dans le pays en guerre.

Ailleurs dans le pays, 43 Casques bleus de l'ONU étaient détenus jeudi sur le plateau du Golan par des groupes armés rebelles et 81 autres sont bloqués dans deux localités de la région, a indiqué l'ONU, le Conseil de sécurité appelant à leur "libération immédiate".

Face à la montée en puissance de l'EI, engagé également dans une offensive chez le voisin irakien où il a pris de larges pans de territoire depuis le 9 juin, le président américain Barack Obama cherche, avec ses alliés occidentaux, à mettre en place une stratégie pour tenter de le vaincre.

Réputé pour sa cruauté, ce groupe extrémiste sunnite né en 2006 en Irak sous un autre nom et réapparu avec toute sa force en 2013 en pleine guerre en Syrie, a proclamé fin juin un califat islamique sur les régions conquises dans ce pays et en Irak.

Après avoir été accusé de décapitations, persécutions et crucifixions, il est de nouveau passé à l'acte en exécutant mercredi et jeudi plus de 160 soldats syriens dans la province de Raqa (nord) qu'il contrôle, selon Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Au moment de cette annonce, une vidéo filmée par des jihadistes et mise en ligne sur des sites jihadistes montrait des hommes, présentés comme des soldats, capturés puis exécutés dans une zone désertique.

Sur les premières images, des dizaines de jeunes gens marchent sur une route désertique, en sous-vêtements, pieds nus, mains sur la tête, encadrés par des jihadistes armés dont l'un porte l'étendard de l'EI.

Ensuite, après un gros plan sur plusieurs corps empilés, la caméra filme un peu plus loin une interminable ligne de dizaines de corps gisant côte à côte, face contre le sol. Une dizaine d'hommes, qui semblent être des habitants de la région, les regardent.

Selon M. Abdel Rahmane, les soldats abattus par balles ont été capturés lors de la prise de la base 17 à Raqa fin juillet, de celle de l'aéroport militaire de Tabqa dimanche dans la même province, et lors de leur fuite de l'aéroport vers la localité d'Esraya, plus au sud.

Après leur prise dimanche de la base de Tabqa, dernier bastion aux mains du régime à Raqa, les jihadistes contrôlent toute la province.

Dans l'est de la Syrie, près de Deir Ezzor, des chasseurs bombardiers syriens ont tué "plusieurs chefs de l'EI, religieux et militaires dans un raid du régime sur une maison où ils étaient réunis", a indiqué M. Abdel Rahmane.

Les jihadistes de l'EI occupent désormais le premier plan du conflit en Syrie qui a fait plus de 190.000 morts depuis mars 2011 selon l'ONU. L'EI y combat aussi bien les rebelles que le régime et la branche syrienne d'Al-Qaïda, le Front Al-Nosra.

Ce conflit avait commencé par la répression sanglante de manifestations pacifiques contre le régime, poussant à la rébellion armée qui a dégénéré en guerre généralisée. Cette rébellion a été affaiblie par l'arrivée des jihadistes.

Ailleurs en Syrie, près de la localité de Qouneitra sur le plateau du Golan à la frontière avec Israël, 43 Casques bleus de l'ONU originaires de Fidji sont retenus et 81 autres appartenant au contingent philippin sont "empêchés de quitter leurs positions" dans deux localités de la région, a indiqué l'ONU.

Le Conseil de sécurité a attribué ces incidents à des groupes considérés comme "terroristes". Les Casques bleus fidjiens de la Force de l'ONU chargée de l'observation du désengagement (FNUOD) entre la Syrie et Israël, ont été capturés après des combats entre l'armée et des groupes rebelles, dont le Front Al-Nosra.

Pour contrer la montée en puissance de l'EI dans la région, le président français François Hollande a appelé la communauté internationale à préparer une réponse "humanitaire et militaire", mais a refusé toute coopération avec le régime de Bachar al-Assad accusé d'être "l'allié objectif des jihadistes".

M. Obama, qui a lui aussi exclu toute coordination avec le régime syrien et a envoyé des missions de reconnaissance aérienne en Syrie, devait s'exprimer à 20H00 GMT après avoir réuni son Conseil de sécurité nationale.

Les Etats-Unis envisagent d'éventuelles frappes aériennes contre l'EI en Syrie, comme ils l'ont fait en Irak pour aider les forces kurdes et irakiennes à gagner du territoire dans le nord du pays.

En Irak, l'armée appuyée par des miliciens chiites tentaient de desserrer l'étau autour d'Amerli, une ville chiite turcomène à 160 km au nord de Bagdad assiégée depuis plus de deux mois par l'EI et dont les habitants manquent de produits de première nécessité.

Selon un responsable au Pentagone, les États-Unis envisagent une intervention qui pourrait prendre la forme de largages humanitaires et/ou de frappes contre les insurgés.

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