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L'UE désigne samedi le chef de sa diplomatie, en pleine escalade du conflit en Ukraine

L'UE désigne samedi le chef de sa diplomatie, en pleine escalade du conflit en Ukraine

Les dirigeants européens doivent parvenir samedi à un accord sur deux hauts postes de l'UE, chef de la diplomatie et président du Conseil, en pleine escalade du conflit en Ukraine avec les accusations d'incursion militaire russe.

Les chefs d'Etat et de gouvernement ont buté devant l'obstacle le 16 juillet. Ils doivent absolument réussir à leur deuxième tentative, afin de permettre à Jean-Claude Juncker, le futur président de la Commission, de composer son équipe.

Le blocage sur la nomination du chef de la diplomatie européenne a été levé. Sauf énorme surprise, l'actuelle ministre italienne des Affaires étrangères, Federica Mogherini, sera nommée pour remplacer la Britannique Catherine Ashton.

"Sa nomination ne fait plus aucun doute", a indiqué une source européenne à l'AFP. "Personne ne voit d'alternative", souligne une autre.

Le Haut représentant occupe un poste stratégique. Il est à la fois membre du Conseil et assiste aux sommets européens, et de la Commission dont il est premier vice-président.

Le Premier ministre social-démocrate italien Matteo Renzi a fait le forcing pour que son pays décroche ce portefeuille, qui prend d'autant plus d'importance au moment où les crises internationales se multiplient, de l'Ukraine à Gaza en passant par la menace de l'Etat islamique en Irak et en Syrie.

Après l'exercice des nominations, les dirigeants européens discuteront de ces trois conflits majeurs, au premier rang desquels l'Ukraine. Les 28 ont renforcé fin juillet leurs sanctions contre la Russie. Mais Kiev, qui dénonce une "invasion" de la Russie, a demandé à l'UE une "aide militaire d'envergure".

L'UE s'est dite "extrêmement préoccupée". Des dirigeants européens se sont aussi exprimés pour dénoncer, comme M. Renzi, une "escalade intolérable dont les conséquences seraient très graves". Le Premier ministre britannique, David Cameron, a menacé la Russie de "nouvelles conséquences" si elle ne prenait pas un "cap différent".

Le président ukrainien Petro Porochenko, qui n'est pas invité au sommet, sera reçu juste avant à Bruxelles par les présidents sortants du Conseil, Herman Van Rompuy, et de la Commission, José Manuel Barroso.

Plusieurs pays de l'Est s'étaient vigoureusement opposés à la désignation de Mme Mogherini, jugée trop proche de Moscou. Mais c'était aussi un levier pour revendiquer une meilleure place au sein des institutions européennes pour ce bloc de pays, 10 ans après leur entrée dans l'Union.

Les deux autres candidats étaient la Bulgare Kristalina Georgieva, commissaire sortante chargée de l'Action humanitaire, et le ministre polonais des Affaires étrangères, Radoslaw Sikorski.

L'Est devrait donc obtenir l'autre poste du triptyque institutionnel de l'UE, celui de président du Conseil, chargé de coordonner les travaux du cénacle des chefs d'Etat et de gouvernement des 28.

Le Premier ministre polonais, le conservateur Donald Tusk, qui bénéficie du soutien de Berlin et de Paris, semble avoir une longueur d'avance, malgré le handicap de ne maîtriser ni l'anglais ni le français. Les noms des anciens chefs de gouvernement letton, Valdis Dombrovskis, et estonien, Andrus Ansip, sont aussi cités.

Le choix pour ces deux postes influera sur ceux de Jean-Claude Juncker pour la composition de sa Commission: chacun des 28 Etats membre de l'UE nomme un commissaire, et de nombreux gouvernements voulaient savoir quel sort leur réservait M. Juncker avant de se décider.

Mais l'ancien Premier ministre du Luxembourg a refusé d'inverser la charge de la preuve. "Je n'annoncerai pas la composition de la Commission avant le 30 août, car le Conseil européen doit d'abord faire son travail", a-t-il affirmé cet été.

La nouvelle Commission, qui doit prendre ses fonctions en novembre, doit être dévoilée au cours de la première quinzaine de septembre. Le principal problème de M. Juncker vient du manque de femmes désignées par les Etats membres.

Alors que l'exécutif européen sortant compte neuf femmes, le nouveau n'est assuré actuellement que de quatre, ce qui serait "inacceptable" pour le Parlement européen chargé d'investir la nouvelle équipe en octobre. "Les socialistes n'apporteront pas leur soutien à une Commission comprenant moins de femmes qu'aujourd'hui", a prévenu Gianni Pittella, le chef du groupe socialiste.

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