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L'Occident menace la Russie de nouvelles sanctions, Kiev dénonce une "invasion"

L'Occident menace la Russie de nouvelles sanctions, Kiev dénonce une "invasion"

Berlin et Londres ont brandi la menace de nouvelles sanctions contre la Russie, accusée par Kiev d'"invasion" alors que l'Otan parle de la présence de plus de mille soldats russes dans l'est de l'Ukraine aux côtés des séparatistes.

Kiev a demandé jeudi aux Occidentaux des "sanctions significatives" et une aide militaire "d'envergure" face à l'entrée de troupes russes dans l'Est, faisant craindre une guerre ouverte entre la Russie et l'Ukraine.

"Bien plus d'un millier de soldats russes combattent actuellement en Ukraine", a affirmé jeudi le général de l'Otan Nico Tak. Il a projeté des photos prises par satellite montrant ce qu'il présente comme un convoi d'une unité d'artillerie mécanisée russe sur une route de campagne ukrainienne, qui aurait ensuite positionné ses canons prêts à faire feu près de la ville de Krasnodon (est).

Moscou a catégoriquement démenti la présence de ses troupes en Ukraine.

Face à ces informations la chancelière allemande Angela Merkel a évoqué l'éventualité de "nouvelles sanctions" de l'UE contre Moscou à l'avant-veille d'un Conseil européen samedi à Bruxelles.

Le Premier ministre britannique David Cameron s'est dit "extrêmement préoccupé par les indices qui s'accumulent sur l'incursion à grande échelle de troupes russes dans le sud-est de l'Ukraine" ajoutant que Moscou s'exposait à de "nouvelles conséquences".

Son homologue italien, Matteo Renzi, qui assure la présidence tournante de l'UE, a appelé le président russe Vladimir Poutine, pour dénoncer "l'entrée" des troupes russes en Ukraine, qualifiée d'"escalade intolérable".

A New York, le Conseil de sécurité de l'ONU se préparait jeudi à une réunion d'urgence pour examiner ce que les ambassadeurs d'Ukraine auprès de l'Union européenne et de l'OSCE ont tous deux qualifié d'"invasion" russe.

Le président ukrainien, Petro Porochenko, qui a annulé jeudi sa visite en Turquie, a réuni en urgence son Conseil national de sécurité et de défense. Celui-ci a décidé de relancer la conscription dans l'armée abandonnée il y a un an.

"Nous sommes en mesure de nous défendre", a déclaré M. Porochenko au début de la réunion évoquant des négociations sur la fourniture d'armes et de moyens de reconnaissance, sans donner plus de précisions.

L'ambassadeur ukrainien auprès de l'UE, Kostiantyn Elisseïv, a de son côté demandé à Bruxelles une "aide militaire d'envergure" face à une "invasion russe non dissimulée".

Les autorités ukrainiennes avaient affirmé peu avant que les "troupes russes" avaient pris le contrôle la veille de la ville frontalière stratégique côtière de Novoazovsk (11.000 habitants) à 100 km au sud du bastion rebelle de Donetsk.

Selon des journalistes de l'AFP les insurgés avaient pris position mercredi déjà sur la route entre Donetsk et Novoazovsk, où tous les points de contrôle sont désormais tenus par les rebelles.

M. Porochenko a également évoqué la prise des localités d'Amvrosiïvka et de Starobechevé, au sud-est de Donetsk, où l'AFP a constaté que l'armée ukrainienne avait abandonné derrière elle armes et munitions en quantité, signe d'une retraite précipitée.

A Donetsk, fief de la rébellion prorusse, 26 civils ont été tués dans les bombardements au cours des dernières 24 heures.Au total les combats ont fait plus de 2.200 morts depuis la mi-avril, dont la moitié au cours du seul mois écoulé, selon le dernier rapport de l'ONU publié mercredi.

Face à ces développements, Kiev a demandé une "aide pratique" et a dit attendre des "décisions cruciales" du sommet de l'Otan le 4 septembre au Royaume-Uni.

Avant cela, l'Alliance atlantique se réunira en urgence au niveau des ambassadeurs vendredi matin à Bruxelles, suivie d'une réunion de la Commission Otan-Ukraine.

Kiev avait annoncé en début de semaine avoir capturé dix parachutistes russes en territoire ukrainien à une vingtaine de kilomètres de la frontière. "Un accident" selon Moscou, qui s'est contenté de minimiser la situation.

Les inquiétudes se multiplient pourtant en Russie où plusieurs dizaines d'épouses de soldats russes ont manifesté jeudi à Kostroma (330 kilomètres au nord de Moscou) pour exiger des autorités russes des explications sur le sort de leurs proches.

"Un Cargo-200 est arrivé à Kostroma hier", a confié à l'AFP Valeria Solokova, épouse de l'un des soldats faisant allusion au code militaire utilisé pour évoquer le corps d'un soldat tué.

Son mari avait été envoyé avec 400 autres soldats en manoeuvres militaires à la frontière russo-ukrainienne, mais il n'avait pas donné signe de vie depuis.

Le "Premier ministre" séparatiste, Alexandre Zakhartchenko, a reconnu mercredi que des soldats russes combattaient aux côtés des rebelles, mais a affirmé qu'ils passaient leurs "vacances en luttant pour la liberté du Donbass" au lieu d'aller "à la plage".

Le rouble et la Bourse russe étaient en forte baisse jeudi dans ce contexte, les banques publiques russes étant particulièrement touchées.

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