Le nouveau président de Turquie Recep Tayyip Erdogan a prêté serment jeudi devant le Parlement à Ankara lors d'une cérémonie ostensiblement boudée par les députés du principal parti de l'opposition, a constaté un journaliste de l'AFP.
Elu le 10 août pour un mandat de cinq ans, M. Erdogan, 60 ans, qui succède à Abdullah Gül, a juré de rester attaché "à la Constitution, à la suprématie du droit, à la démocratie, aux principes et aux réformes d'Atatürk et aux principes de la République laïque".
Avant qu'il ne prête serment, les élus du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), ont quitté l'hémicycle pour dénoncer le refus de M. Erdogan de démissionner de son poste de chef du gouvernement sitôt sa victoire à la présidentielle.
Signe de l'extrême polarisation du monde politique turc, un député du CHP à lancé au président du Parlement Cemil Ciçek, membre du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) au pouvoir, le texte du règlement intérieur, sous les huées des députés de l'AKP.
Les députés d'un autre parti d'opposition, le Parti de l'action nationaliste (MHP, extrême-droite), ont eux refusé d'applaudir le nouveau chef de l'Etat.
A la tête du gouvernement depuis 2003, M. Erdogan est décidé à garder les rênes de l'exécutif, normalement entre les mains du Premier ministre, et a annoncé son intention de réformer la Constitution pour imposer un régime présidentiel.
Après la cérémonie de passation de pouvoir avec M. Gül plus tard dans l'après-midi, M. Erdogan doit charger son successeur désigné, l'ancien ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu, 55 ans, de former un nouveau gouvernement dont la composition devrait être dévoilée dès vendredi.
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