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Cameron en Ecosse pour plaider la sauvegarde du Royaume-Uni

Cameron en Ecosse pour plaider la sauvegarde du Royaume-Uni

Le Premier ministre David Cameron se rend à Glasgow jeudi pour y vanter le "marché unique britannique" et la sauvegarde du Royaume-Uni, à trois semaines d'un référendum d'autodétermination historique pour l'Ecosse.

Le chef de file conservateur va prononcer un vibrant plaidoyer pour la survie d'une union créée en 1707 et qui comprend aujourd'hui l'Angleterre, l'Ecosse, le Pays de Galles et l'Irlande du Nord.

Il s'agit "d'un des marchés uniques les plus anciens et les plus réussis du monde", doit-il expliquer devant le patronat local, en soulignant que "l'Ecosse commerce deux fois plus avec le reste du Royaume-Uni qu'avec l'ensemble du reste du monde".

Le 18 septembre, 4,2 millions d'électeurs résidant en Ecosse sont appelés aux urnes, pour dire s'ils veulent transformer en un pays indépendant cette contrée septentrionale dotée d'une certaine autonomie.

En tant que membre de l'union actuelle, l'Ecosse dispose d'un accès "à un vaste marché domestique, appuyé sur une monnaie commune, des taxes communes, des règles et régulations communes (...), sans frontière ni coût de transaction, sans restriction de mouvement pour les biens, les investissements et les personnes", doit marteler M. Cameron, selon des extraits du discours diffusés par ses services.

Le chef de file de la droite britannique s'engage ainsi de nouveau clairement dans la campagne sur l'avenir de l'Ecosse, où son parti est notoirement impopulaire.

Le parti conservateur et son allié libéral démocrate au gouvernement milite pour le "non" aux côtés des travaillistes, pilier de l'opposition à Londres mais d'accord pour maintenir l'intégrité de l'union.

Le Parti travailliste est traditionnellement plus puissant que les "tories" en Ecosse, terre ancrée à gauche, et c'est l'un des siens, l'ancien ministre des Finances Alistair Darling, qui dirige la campagne unioniste "Better together".

C'est également cet Ecossais au profil technocrate qui a porté la contradiction au Premier ministre de la région écossaise et champion du camp de la sécession, le volubile Alex Salmond, lors des débats télévisés.

Les enjeux économiques sont en effet au coeur des arguments: les indépendantistes certifient qu'un état ayant Edimbourg pour capitale serait plus proche des firmes locales et mieux à même de manier les leviers budgétaires, tandis que les unionistes dénoncent les zones d'ombre autour de la future monnaie et de l'adhésion à l'UE d'une Ecosse sortie du giron britannique.

Même si les sondages accordent une douzaine de points d'avance aux partisans du maintien de l'union, les Ecossais se passionnent pour l'enjeu et la participation au vote pourrait être massive.

Un haut responsable travailliste à Londres, l'Ecossais Douglas Alexander, a prévenu qu'un défi des lendemains du vote serait de "rassembler l'Ecosse" aujourd'hui divisée.

Sur la BBC Radio Scotland, M. Alexander s'est fait traiter de "putain de menteur" par un auditeur qui lui reprochait de dénier à l'Ecosse indépendante le droit d'utiliser la livre sterling.

"Sur les réseaux sociaux, j'ai été traité de collabo, de Judas, d'ordure", a déploré M. Alexander.

Un autre homme politique écossais actif à Londres, le ministre de l'Ecosse Alistair Carmichael (libéral démocrate), a prévenu pour sa part qu'il pourrait quitter le gouvernement britannique si la région choisissait le "oui".

"Il me serait difficile de rester dans un gouvernement qui serait alors en train de devenir celui d'un pays étranger", a-t-il déclaré au quotidien The Scotsman, un coup de canif à l'unité quasi sans faille adoptée jusque-là par le pouvoir londonien.

Au-delà du monde politique, le débat fait rage au sein de la communauté d'affaires écossaise. Quelque 200 patrons, chefs de petites entreprises pour la plupart mais aussi gros bonnets, ont ainsi publié une pétition pour l'indépendance dans le journal The Herald.

Ils ont écrit en avoir assez d'être "la vache à lait" de Londres, dans une allusion aux revenus tirés par Londres de la manne pétrolière de Mer du Nord, issue essentiellement du territoire écossais.

Il s'agissait d'une réponse du berger à la bergère après la sortie, mercredi, d'une lettre de 130 patrons écossais opposés à la sécession en raison de l'incertitude engendrée qui est "mauvaise pour les affaires" et "des liens économiques très forts au sein du Royaume-Uni (qui) soutiennent près d'un million d'emplois écossais".

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