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Briyar, l'étudiant kurde devenu peshmerga anti-jihadistes

Briyar, l'étudiant kurde devenu peshmerga anti-jihadistes

Briyar Kamal, un étudiant kurde, avait de bons résultats à l'université, mais plutôt que de se reposer pendant les vacances d'été, il est allé rejoindre les peshmergas pour combattre l'avancée des insurgés sunnites en Irak.

Aujourd'hui, l'étudiant de 24 ans, a troqué ses stylos contre un fusil d'assaut sur le front face aux jihadistes de l'Etat islamique (EI), un groupe ultra radical, au coeur des préoccupations internationales après son avancée fulgurante en Irak et en Syrie.

"Si la nation a besoin de moi ici, je continuerai à me battre", dit-il fièrement. "Quand la situation s'améliorera je reprendrai les études", assure Briyar déployé dans une unité des peshmergas (combattants kurdes) qui ont lancé le 22 août une offensive pour reprendre aux jihadistes de l'Etat islamique (EI) la ville de Jalawla.

Jalawla, située à 130 km au nord-est de la capitale irakienne et à une trentaine de km de la frontière iranienne, est une localité stratégique et parmi les plus disputées le long de la ligne de front d'un millier de km défendue par les forces kurdes.

Prise par l'EI aux Kurdes le 11 août elle est désormais assiégée par les peshmergas.

Kamal avait de bons résultats à l'université de Souleimaniyeh, dans le nord de l'Irak et il lui reste encore un an pour terminer ses études en économie.

Mais pour cet étudiant "combattre les jihadistes est beaucoup plus important" pour l'instant.

"Je peux reprendre les études n'importe quand. Pour le moment j'aide à la défense de la liberté et de la sécurité" des Kurdes d'Irak, ajoute cet étudiant qui a bénéficié d'un entrainement au maniement des armes

Briyar est originaire de Halabja dans les montagnes du Kurdistan que l'armée de Saddam Hussein avait bombardé aux gaz toxiques en 1988 faisant au moins 5.000 victimes.

"Je dors trois à quatre heures par nuit", assure le jeune homme, déployé à quelques centaines de mètres de la ligne de front avec les jihadistes dans le village déserté de Wadi Ossaj, près de Jalawla.

Un temps tombé aux mains de l'EI, Wadi Ossaj a été repris il y a quelques jours.

"La nourriture est bonne", se réjouit toutefois le jeune étudiant en partageant des pastèques avec d'autres combattants.

Dix pays se sont engagés à fournir des armes ou des munitions aux forces kurdes pour lutter contre l'EI qui a menacé de capturer leur capitale Erbil dans le nord de l'Irak alors que les forces aériennes américaines ont mené une centaine de frappes contre les jihadistes ultra-radicaux en Irak.

Autour de Jalawla, près de 1.000 combattants kurdes ont été déployés, explique le commandant des peshmergas, le lieutenant-colonel Moubarak Ali.

Ses combattants sont armés de fusils d'assaut, de lances-roquettes, de mortiers et de mitrailleuses lourdes et légères, poursuit le commandant Ali, un quadragénaire.

"Nous avons reçu de nouvelles armes du ministère des peshmergas et d'autres livraisons sont attendues", ajoute-t-il.

Les combats ont souvent lieu le soir, sauf pour les tireurs embusqués et les tirs d'obus.

Saif Abdulrahman, un combattant kurde de 25 ans dont la position est perchée sur une colline surplombant Jalawla assure que l'offensive pour reprendre cette ville "se passe bien". "Le moral est très bon", selon lui

A en croire le capitaine Shakhawan Omar, dont la base est située à un carrefour menant à Jalawla, les peshmergas sont parvenus à renverser le cours des événements "en apprenant les tactiques" des jihadistes.

Les explosifs laissés par les jihadistes au moment de leur retrait est un danger majeur pour l'avancée des combattants kurdes.

Sept combattants kurdes au moins ont péri par des explosions d'engins dans le secteur en deux jours, selon Shirko Merwais, un haut responsable politique kurde.

"Je ne pense pas qu'ils (jihadistes) aient l'intention de lancer une contre-offensive, ils essaient de saboter l'avancée des peshmergas" vers Jalawla, explique le commandant Ali.

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