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Les commandos afghans, appelés à jouer un rôle clé dans l'ère post-Otan

Les commandos afghans, appelés à jouer un rôle clé dans l'ère post-Otan

A quelques kilomètres au sud de Kaboul, l'immense base entourée de collines arides sert de camp d'entraînement aux commandos censés, malgré leurs faiblesses apparentes, devenir le fer de lance de la jeune armée afghane après le prochain retrait des forces de l'Otan.

Dans l'allée centrale de "Camp commando", près du village de Rish Khor, une longue file de Humvees (jeeps blindées) équipés de mitrailleuses montre la proximité avec l'allié américain qui a formé ces unités spéciales sur le modèle des Rangers.

Après le départ des forces de l'Otan prévu en décembre prochain, ces commandos, chargés de frapper l'ennemi le plus fort possible avant de laisser le terrain aux forces régulières et à la police, devraient jouer un rôle crucial pour la sécurité du fragile Etat afghan.

Mais si ces soldats sont bien équipés de matériel récent, un problème de taille se pose: il n'y a pas l'ombre d'un hélicoptère sur la base afghane.

"Les forces spéciales peuvent utiliser des avions ou des hélicoptères de transport (...) mais lorsqu'il s'agit de soutien aérien au combat, ils ont de sérieux problèmes", explique à l'AFP Atiqullah Amarkhil, ancien militaire et expert des questions de défense.

Assis dans son fauteuil de cuir le drapeau afghan à ses côtés, le général Abdul Syed Karim, commandant de la division des commandos afghans, est un homme affable. Souriant, il répond que les "forces spéciales auront bientôt leurs propres hélicoptères" et que "les pilotes sont à l'entraînement".

Ses hommes, équipés notamment de fusils d'assaut américains M4, partagent leurs journées sur la base entre cours théoriques et exercices de tir et de combat en zone urbaine.

Ils conduisent également des patrouilles quotidiennes aux abords de "Camp commando", sur les collines ou dans la ville pour sécuriser les environs, et montrer leur présence.

Le jeune capitaine Abdul Rahman, béret rouge et lunettes de soleil de surfeur, affiche la même confiance que son chef. "Mes hommes ont eu tous les entraînements possibles, que ce soit en hiver ou en été. Ils sont prêts pour les opérations", assure-t-il fièrement.

L'officier énumère les provinces où sa compagnie de 156 hommes a déjà combattu l'ennemi taliban, à chaque fois avec succès selon lui, dans plusieurs provinces du Nord au Sud: Ghazni, Badakhshan, Wardak, Logar, Baghlan...

Du haut de son Humvee, son arme en position sur le toit du véhicule, Abdul Satar, un commando de 22 ans, surveille la route à proximité de la base: "lorsque nous partons en opération, nous y allons avec courage et nous sommes prêts à nous sacrifier pour le pays".

Mais la "saison des combats" en Afghanistan en cet été 2014, est l'une des plus meurtrières depuis le début du conflit en 2001, avec des offensives multiples menées par les rebelles talibans.

L'offensive lancée dans la province du Helmand (sud) au début de l'été a fait plusieurs dizaines de morts parmi les forces de sécurité et les civils piégés au milieu des combats.

Pour M. Amarkhil, les forces spéciales afghanes bénéficient d'une "bonne réputation" auprès des Afghans, mais on leur reproche des "raids nocturnes sanglants", du fait de leur manque d'expérience.

Le général Karim refuse d'entrer dans le détail des opérations, mais il défend ses troupes. "Nous avons une bonne planification, un bon équipement, de bonnes armes", insiste-t-il en assurant que ses hommes travaillent déjà sans l'aide des forces de la coalition de l'Otan qui doivent se retirer d'Afghanistan à la fin de l'année.

"Peut-être aurons-nous des problèmes" après le départ de l'Otan, reconnaît l'officier. "Mais nous avons déjà testé nos soldats".

Triés sur le volet, les quelque 11.500 commandos afghans, au sein d'une armée d'environ 370.000 hommes, sont répartis dans tous le pays et viennent de temps à autre s'entraîner à "Camp commando".

Depuis plusieurs mois, les Américains, eux en phase de retrait, ne sont plus visibles sur la base afghane. Leur camp est situé tout près, mais il n'y a quasiment aucun contact entre les deux armées.

Tout juste verra-t-on un officier américain chargé de chaperonner le responsable de presse afghan.

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