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Un nouveau compte à rebours approche de son terme à Gaza

Un nouveau compte à rebours approche de son terme à Gaza

Les négociateurs israéliens et palestiniens menaient une course contre la montre lundi au Caire pour s'entendre avant minuit sur une prolongation du cessez-le-feu en vigueur dans la bande de Gaza.

Trois heures avant l'expiration de la trêve, l'incertitude restait totale sur l'issue des pourparlers. Tandis que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu faisait monter la pression en public, des informations en provenance du Caire faisaient état d'avancées et de consultations sur une proposition égyptienne.

Israéliens et Palestiniens ont repris dans l'après-midi les discussions indirectes engagées la veille au Caire par l'entremise des Egyptiens pour essayer de transformer en trêve permanente le cessez-le-feu observé depuis le 11 août.

"Nous sommes prêts à tous les scénarios (...) L'armée est prête à frapper avec force si les tirs reprennent", a prévenu M. Netanyahu lors d'une réunion avec son ministre de la Défense Moshé Yaalon, symboliquement tenue à Ashdod, ville du sud d'Israël atteinte par les roquettes palestiniennes tirées de Gaza.

"Les menaces de Netanyahu n'ont aucune valeur", a répliqué un porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri.

Peu après cependant, un haut responsable de la délégation palestinienne indiquait que les Egyptiens avaient soumis "un projet qui a été accueilli avec beaucoup de souplesse par les deux parties. On a fait des progrès".

Le projet retient la demande palestinienne d'ouverture d'un port et d'un aéroport à Gaza, à laquelle Israël passe pour s'opposer fermement, a-t-il dit. "Les deux délégations consultent leurs états-majors".

Les déclarations publiques d'intransigeance ont accompagné, depuis le début, les discussions du Caire sans que l'on sache si elles reflètent la réalité de pourparlers très discrets.

Les Israéliens et les islamistes palestiniens du Hamas qui contrôlent Gaza forment des exigences aussi apparemment inconciliables que la démilitarisation de l'enclave pour les premiers, la levée du blocus israélien pour les seconds.

Les autorités sanitaires de l'enclave palestinienne ont rappelé l'un des enjeux majeurs des discussions en annonçant que le bilan humain de l'offensive militaire lancée par Israël le 8 juillet est monté à 2.016 morts palestiniens, des blessés ayant succombé ou des corps ayant été découverts dans les ruines.

Parmi les morts figurent 541 enfants et 250 femmes, a précisé le ministère de la Santé qui a fait également état de 10.196 blessés, outre les immenses destructions.

Dans le camp opposé, 64 soldats israéliens ont été tués, dont cinq par des "tirs amis" venus de leurs rangs, ainsi que trois civils.

Malgré ce lourd bilan, le Hamas a continué à brandir la menace de reprise des hostilités si le blocus n'était pas levé.

Le Hamas, considéré comme une organisation "terroriste" par Israël mais aussi par l'Union européenne et les Etats-Unis, négocie au Caire au sein d'une délégation comprenant le Jihad islamique et le Fatah du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

Le ministère israélien de la Défense a pris les devants d'un éventuel échec des négociations en ordonnant d'interrompre jusqu'à nouvel ordre le trafic ferroviaire entre Ashkelon et Sdérot, deux villes du sud proches de Gaza de crainte de tirs de roquettes.

Au-delà des vociférations des protagonistes, un échec des négociations ne signifierait pas nécessairement une reprise immédiate des hostilités. L'idée d'une cessation de fait des combats sans accord de cessez-le-feu est dans l'air depuis quelque temps en Israël.

Mais chacun est conscient que les hostilités pourraient vite reprendre dans un territoire qui subit sa troisième guerre en six ans si les négociations ne sont pas mises à profit pour aborder des questions de fond.

Par la voix de son coordinateur spécial pour le processus de paix Robert Serry, l'ONU a ainsi pressé les belligérants "de parvenir à un accord sur un cessez-le-feu durable qui réponde aussi aux problèmes sous-jacents" de Gaza.

La tâche des négociateurs est compliquée par la multiplicité des acteurs palestiniens. M. Abbas devait se rendre à Doha pour y rencontrer mardi le chef du Hamas en exil Khaled Mechaal ainsi que cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani, l'émir du Qatar, allié crucial du mouvement islamiste.

Les différentes informations filtrant du Caire font état de discussions, au-delà du cessez-le-feu sur: l'ouverture plus large des postes frontières israéliens; la réouverture du passage de Rafah avec l'Egypte; le rôle dévolu à l'Autorité palestinienne et à une supervision internationale aux frontières; l'extension des zones de pêche; la réduction de la zone tampon à la frontière avec Israël; les modalités de transferts d'argent.

bur-lal/tp

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