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La police antiterroriste kényane a exécuté des suspects (HRW)

La police antiterroriste kényane a exécuté des suspects (HRW)

La police antiterroriste kényane, en partie financée et entraînée par les Etats-Unis et le Royaume-Uni, a exécuté et fait disparaître des suspects, a accusé lundi Human Rights Watch (HRW), appelant les bailleurs à suspendre leur aide à cette force.

"Il y a des preuves solides" que l'unité antiterroriste de la police (ATPU) "est à l'origine d'une série d'exécutions extrajudiciaires et de disparitions forcées" ainsi que d'arrestations arbitraires et de cas de mauvais traitement de suspects, a expliqué l'ONG de défense des droits de l'Homme dans un communiqué.

L'ATPU "mène des opérations répréhensibles depuis des années, parfois très ouvertement, et pourtant les autorités kényanes n'ont rien fait pour enquêter, encore moins pour faire cesser ces crimes", a déclaré Leslie Lefkow, directrice adjointe Afrique de HRW.

Elle "semble tuer et faire disparaître des gens sous le nez des hauts responsables du gouvernement, des principales ambassades et des Nations unies", dont l'un des quatre sièges mondiaux est à Nairobi, a poursuivi Leslie Lefkow.

Selon elle, "ces actes terribles ne protègent pas les Kényans du terrorisme, ils sapent simplement l'état de droit".

L'ONG dit détenir les preuves d'au moins 10 exécutions de suspects de terrorisme, dont certains ont été vus pour la dernière fois sous la garde de l'ATPU ou ont été menacés par des agents après leur remise en liberté par un tribunal.

Dans trois de ces cas, l'ATPU a affirmé que les suspects avaient été tués lors d'échanges de tirs, mais HRW dit avoir eu des témoignages contraires ou constaté que les traces sur les lieux montraient des tirs dans une seule direction.

HRW appelle les autorités kényanes à "enquêter d'urgence" et les bailleurs de fonds à "mener leur propre enquête (...) et à suspendre leur assistance à ces forces", faute de quoi ils risquent "d'être complices de la culture de l'impunité au Kenya".

En avril, la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) et la Commission kényane des droits de l'Homme (KHRC) avaient dénoncé des atteintes "inquiétantes" aux libertés et aux droits et une "impunité généralisée" au Kenya, notamment de graves abus commis au nom de la lutte antiterroriste.

L'ATPU a été mise sur pied en 2003, après les attentats contre l'ambassade américaine à Nairobi (1998) et contre des intérêts israéliens à Mombasa (sur la côte) en 2002.

Le Kenya a été frappé par de nombreuses attaques attribuées aux islamistes somaliens shebab depuis que son armée est entrée en Somalie en octobre 2011 pour les combattre.

Les shebab ont notamment revendiqué le spectaculaire assaut contre le centre commercial Westgate de Nairobi en septembre 2013 (au moins 67 morts).

ayv/tmo

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