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Régimes de retraite: les retraités de Québec demandent aux députés de montrer l'exemple

EXCLUSIF - Régimes de retraite: les retraités de Québec demandent aux députés de montrer l'exemple
Wei Fang via Getty Images

QUÉBEC - Alors que le gouvernement Couillard s'apprête à modifier en profondeur les régimes de retraite des employés municipaux, les retraités de la Ville de Québec demandent aux députés de revoir leurs propres conditions en vue de leurs vieux jours.

«Eux-mêmes, les députés qui auront à voter le projet de loi, leur rente est indexée à près de 50%. Et ce sont les mêmes contribuables qui paient pour les régimes de retraite des élus», lance le président de l’Association du personnel retraité de la Ville de Québec (APRVQ), Gaston Verreault. Son association, qui représente 4 000 membres retraités de la Ville de Québec, tiendra une conférence de presse lundi pour faire connaître ses revendications au sujet de la réforme des régimes de retraite des employés municipaux dans le cadre du projet de loi 3.

Les retraités souhaitent que le gouvernement Couillard renonce à suspendre l'indexation de leurs rentes afin de combler le déficit de leur caisse de retraite.

L'ex-président du syndicat des cols blancs de la Ville de Québec renvoie donc la balle dans le camp des élus. «Pour quelle raison ils ne commenceraient pas par les élus?, demande Gaston Verreault. Pourquoi ils ne commencent pas par la tête: les députés, les maires, les conseillers municipaux? Pourquoi est-ce que le projet de loi porte strictement sur les employés et les retraités du secteur municipal?»

Gaston Verreault réagissait à un article du Huffington Post Québec illustrant les conditions avantageuses dont bénéficient les élus pour leurs vieux jours. Les députés bénéficient de la «Ferrari» des régimes de retraite, a affirmé l'an dernier un membre d'un comité mené par l'ex-juge Claire L'Heureux-Dubé, chargé d'étudier la rémunération des élus de Québec. Par exemple, les élus de l'Assemblée nationale cotisent uniquement pour 21% de leur rente, le reste étant assumé par les contribuables.

Si le gouvernement Couillard suspend l'indexation des rentes des employés municipaux, l'APRVQ entend porter la cause devant les tribunaux. L'association dénonce la nature rétroactive de cette mesure, après que les ententes ont été «négociées de bonne foi». Gaston Verreault rappelle que le gouvernement Marois a dû reculer quand il a voulu imposer une hausse d'impôts rétroactive pour les contribuables les plus fortunés. «C'est comme si vous contribuez à un REER et qu'un jour le gouvernement vous demandait de rembourser 25% de votre crédit d'impôt des 10 dernières années», illustre Gaston Verreault.

D'ailleurs, le comité L'Heureux-Dubé soulignait dans son rapport que les changements au régime de retraite des députés ne devraient pas s'appliquer rétroactivement:

«Un élément est cependant essentiel pour le Comité. Les modifications aux dispositions du régime de retraite ne doivent pas s’appliquer rétroactivement. Les changements devront prendre effet à une date déterminée et viser uniquement les années à venir.

Les bénéfices déjà accumulés, en ce qui a trait aux rentes et aux crédits de rente, ne sont en aucune façon remis en question. Il serait tout à fait injuste de chercher à modifier les conditions de travail passées du député en y appliquant des règles nouvelles.»

L'ex-leader syndical prévient que, s'il elle est appliquée, la mesure pourrait créer un précédent pour les autres employés de l'État. «Si le gouvernement commence avec le secteur municipal, dit Gaston Verreault, il peut étendre ça éventuellement au régime de retraite du secteur universitaire, aux CPE ou aux employés de la fonction publique provinciale.»

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