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Irak: le Conseil de sécurité se mobilise contre les jihadistes

Irak: le Conseil de sécurité se mobilise contre les jihadistes

Le Conseil de sécurité de l'ONU doit adopter vendredi une résolution qui vise à empêcher le recrutement et le financement des jihadistes en Syrie et en Irak.

Le texte, proposé par le Royaume-uni, est la mesure la plus concrète prise à ce jour par le Conseil face à l'avancée des combattants de l'Etat islamique (EI), qui contrôlent une bonne partie du territoire en Syrie et en Irak et sont accusés d'y commettre des atrocités.

Il se place sous le chapitre VII de la Charte des Nations unies, ce qui permet un recours à des sanctions, voire à la force, pour le faire appliquer mais n'autorise pas pour l'instant d'opération militaire.

Le Conseil a jusqu'à présent adopté des déclarations non contraignantes dénonçant les persécutions des minorités en Irak --notamment yazidis et chrétiennes-- par l'EI et soutenant les efforts du gouvernement irakien pour lutter contre les jihadistes.

Le Conseil doit aussi ajouter les noms de six extrémistes, parmi lesquels des responsables d'EI et d'Al-Nosra, sur une liste d'individus qui tombent sous le coup de sanctions internationales pour leurs liens avec Al-Qaïda.

La résolution réclame "le désarmement et la dissolution immédiate" de l'Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak, ainsi que du Front al-Nosra en Syrie, et des autres formations liées à al-Qaïda.

Le Conseil "exhorte tous les Etats membres à prendre des mesures nationales visant à mettre fin à l'afflux de combattants terroristes étrangers" qui vont rejoindre l'EI ou Al-Nosra et à les poursuivre en justice. La résolution menace de sanctionner les entités ou individus qui participent à ce recrutement.

Il met en garde aussi contre "tout commerce direct ou indirect" avec les jihadistes, qui contrôlent désormais des champs pétroliers et des infrastructures potentiellement rentables. Un tel commerce "pourrait être assimilé à un soutien financier" et conduire à des sanctions.

Le Conseil doit publier en annexe de la résolution une liste de responsables d'organisations extrémistes qui seront désormais soumis à des sanctions (gels d'avoirs, interdiction de voyager et embargo sur les armes).

Ces six noms s'ajoutent à une longue liste noire, dressée par l'ONU et régulièrement remise à jour, d'individus ou groupes liés à Al-Qaïda. Un comité des sanctions dépendant du Conseil de sécurité est chargé de gérer cette procédure.

L'Etat islamique et le Front al-Nosra figurent déjà en bonne place sur cette liste.

En pratique, cette résolution ne fait que rappeler aux Etats leurs obligations et reprend en les renforçant des dispositions déjà adoptées par le Conseil. Celui-ci avait apporté son soutien fin juillet à une proposition de la Russie, destinée à interdire toute transaction pétrolière avec l'EI et Al-Nosra.

Les Etats sont déjà tenus d'appliquer les décisions du comité des sanctions visant Al-Qaïda. Nombre d'entre eux ont déjà pris des mesures pour surveiller leurs ressortissants soupçonnés de vouloir rejoindre les groupes jihadistes.

Politiquement, la résolution risque de renforcer l'argumentaire du gouvernement syrien et de son allié russe selon lequel la guerre en Syrie a davantage à voir avec la menace terroriste qu'avec une insurrection populaire réprimée dans le sang.

Depuis le 9 juin, l'Etat islamique s'est emparé de pans entiers du territoire irakien au nord, à l'ouest et à l'est de Bagdad et a proclamé un califat à cheval entre Syrie et Irak sur les zones qu'il contrôle.

Pour aider les forces kurdes dépassées par la progression rapide des jihadistes, les Etats-Unis mènent depuis le 8 août des frappes aériennes, dans leur premier engagement militaire en Irak depuis le retrait de leurs troupes fin 2011.

avz/are

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