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Kerry en Afghanistan pour réclamer un nouveau président d'ici un mois

Kerry en Afghanistan pour réclamer un nouveau président d'ici un mois

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry était à Kaboul jeudi pour donner une nouvelle impulsion à l'audit de la présidentielle afghane et obtenir l'investiture d'un nouveau président à temps pour le sommet de l'Otan début septembre.

C'est la seconde visite de John Kerry en trois semaines en Afghanistan, signe de l'inquiétude des Etats-Unis face au risque d'instabilité politique avant le retrait programmé des forces de l'Otan à la fin de l'année.

Le chef de la diplomatie américaine a rencontré séparément les deux candidats, Ashraf Ghani et Abdullah Abdullah, qui se sont affrontés au deuxième tour de la présidentielle du 14 juin.

Avant de s'isoler, M. Kerry a échangé avec chacun quelques plaisanteries. Ils doivent se revoir vendredi et un entretien est également prévu avec le président sortant Hamid Karzaï, qui dirige le pays depuis la chute des talibans en novembre 2001.

Le secrétaire d'Etat américain veut que Kaboul ait un chef d'Etat investi et un gouvernement d'union nationale au sommet de l'Otan les 4 et 5 septembre au Pays de Galles, a indiqué un responsable du département d'Etat qui accompagne M. Kerry.

"C'est possible, c'est souhaitable", a déclaré ce diplomate avant d'ajouter : "Nous allons souligner que le sommet de l'Otan représente une occasion importante pour qu'une nouvelle administration afghane se présente devant la communauté internationale".

Dépêché en urgence à Kaboul en juillet, John Kerry avait obtenu un accord de MM. Ghani et Abdullah pour un audit intégral des quelque 8,1 millions de bulletins de vote du deuxième tour de la présidentielle.

Il espère cette fois que les deux concurrents afghans "s'engageront sur un calendrier pour achever l'audit et (obtenir) un accord sur les détails d'un gouvernement d'unité nationale", a ajouté le cadre du département d'Etat.

L'audit inédit, visant à sauver la première transition démocratique de l'histoire de l'Afghanistan, a débuté le 17 juillet avec l'acheminement des milliers d'urnes venus des quatre coins du pays.

Depuis cette date, il a connu plusieurs interruptions en raison notamment de désaccords entre les équipes des deux candidats liés à des problèmes de procédure.

Si l'opération destinée à éliminer les votes frauduleux et à donner enfin un vainqueur au scrutin a débuté sur fond de polémiques, la mission des Nations unies en Afghanistan (Unama) a joué un rôle crucial en obtenant un accord technique sur les différentes questions de procédure.

Après une pause pendant la fête de l'Aïd El-Fitr, les autorités électorales ont finalement repris dimanche l'examen massif des bulletins de vote, sous les yeux de centaines d'observateurs nationaux et internationaux, ainsi que des représentants des deux candidats.

Jeudi, entre 4.000 et 5.000 urnes sur un total de 23.000 avaient été examinées, l'opération semblant gagner en efficacité ces derniers jours.

Mais le processus visant à invalider les suffrages jugés frauduleux à proprement parler ne commencera pas avant la semaine prochaine.

De son côté, le président Karzaï a fait savoir jeudi que le nouveau président devait être "annoncé selon le calendrier prévu (en ce mois d'août) afin que le nouveau président puisse prendre ses fonctions".

A quelques mois du retrait des troupes de l'Otan, les bailleurs de fonds étrangers qui portent à bout de bras le fragile gouvernement afghan attendent l'arrivée au pouvoir d'une nouvelle équipe légitime pour réduire les risques d'instabilité. Une gageure au vu des accusations de fraudes, qui ne se sont jamais apaisées depuis le scrutin.

En juillet, les tensions entre les deux camps rivaux ont culminé lorsque M. Abdullah s'est déclaré vainqueur, alors que selon les résultats préliminaires son adversaire bénéficiait d'une large avance d'environ un million de voix.

Certains partisans de M. Abdullah avaient appelé à former un gouvernement parallèle, voire à marcher sur le palais présidentiel.

Alors que les tensions s'amplifiaient entre les Tadjiks fidèles à M. Abdullah et les Pachtouns qui constituent la base du soutien de M. Ghani, l'ONU s'était alarmée d'un possible retour aux divisions ethniques qui ont marqué les années 1990 en Afghanistan, avant la prise du pouvoir par les talibans en septembre 1996.

De nombreux observateurs craignaient que l'insurrection toujours active menée par les talibans ne profite du flottement créé par la crise politique pour gagner du terrain. En effet, cet été, la "saison des combats" s'est illustrée par une forte activité des insurgés.

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