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Chine: dans les décombres du séisme, les espoirs évanouis d'un père inconsolable

Chine: dans les décombres du séisme, les espoirs évanouis d'un père inconsolable

M. Zhao, le coeur serré, regarde une pelleteuse retourner des décombres sous lesquels est enseveli son fils unique, mais il reconnaît avoir perdu espoir, quatre jours après le séisme qui a frappé sa petite ville du sud-ouest de la Chine.

"Je me sens si vulnérable, si fragile", lâche Zhao Dekun, détournant très brièvement son regard de l'excavatrice mécanique. "Je suis resté ici tout le temps, je n'ai dormi que quelques heures".

Dans les rues de Longtoushan, ville à l'épicentre du séisme de magnitude 6,1 qui a frappé dimanche cette région montagneuse de la province du Yunnan, la plupart des bâtiments se sont effondrés, ne laissant que ruines et scènes de désolation.

Le tremblement de terre a fait près de 600 morts et plus de 2.400 blessés, selon un bilan officiel diffusé mercredi, qui faisait également état de 80.000 maisons effondrées.

Zhao, 34 ans, contourne la pelleteuse, scrute le sol et les débris sous plusieurs angles, tentant de distinguer des indices qui lui permettraient de retrouver son fils -- le corps de son fils.

"Quatre jours, cela fait quatre jours. Je n'ai plus aucun espoir désormais", admet-il, secouant sa tête dans un spasme de sanglots.

Employé du bureau local de la gestion des eaux, M. Zhao avait fait venir son épouse et son fils à Longtoushan pour l'été -- ceux-ci vivant le reste de l'année près de la préfecture de Zhaotong, à deux heures de route de là.

Sa femme, enseignante dans une école, profitait des longues vacances estivales pour passer quelques mois au côté de son mari.

Gravement blessée dans l'affaissement du dortoir où résidait Zhao, elle restera sans doute incapable de retrouver l'usage de ses jambes.

Leur fils de cinq ans, Zhao Shu a été entièrement enseveli durant la secousse, alors qu'il jouait dans une petite cour carrée, près des bâtiments officiels abritant le bureau de son père.

"C'était un enfant plein de vie, joyeux. Il se trouvait là parce qu'il ne voulait pas être trop éloigné de moi, et aussi parce qu'il cherchait des camarades de jeu", raconte Zhao Dekun.

Cette cour, à flanc d'une colline, est dans la partie de la ville ayant subi les pires dommages. Le rez-de-chaussée des dortoirs voisins a littéralement disparu dans le sol, tandis que le reste de la construction s'incline périlleusement.

Dans un autre angle de la cour, un poste de police a été entièrement détruit par le séisme, et les automobiles garées devant --précisément là où jouait le petit Shu-- apparaissent écrasées et comme broyées sous les briques et les décombres.

Des équipements de bureau, articles de papeterie, calendriers et posters de propagande jonchent le sol parmi les débris.

Zhao Dekun dit n'avoir échappé à la mort que de justesse, en s'éloignant en courant dès qu'il a ressenti les premières oscillations du sol, mais son fils, à seulement deux mètres de lui, a été écrasé sous le bâtiment adjacent.

"Je m'en suis sorti, pas lui. Mon petit enfant n'en a pas réchappé", soupire Zhao, avec un ton empreint de culpabilité.

Non loin de là, depuis un promontoire dominant la petite agglomération de 50.000 habitants et les massifs de montagnes verdoyantes, des habitants se tiennent debout, bras croisés, et examinent l'ampleur des dégâts dans leur ville ravagée.

nc/jug/ml

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