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Soudan du Sud: l'ONU a évacué des humanitaires de Bunj

Soudan du Sud: l'ONU a évacué des humanitaires de Bunj

Des Casques bleus de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss) ont évacué mercredi quelque 220 employés étrangers de l'ONU et d'organisations humanitaires de la ville de Bunj (nord-est du Soudan du Sud), à la suite d'attaques meurtrières lundi et mardi.

Ces humanitaires ont été transportés à Juba, la capitale, et à Malakal (Etat du Haut-Nil, nord-est). Les opérations d'évacuation, menées par 110 Casques bleus arrivés mercredi sur place, vont continuer jeudi, a précisé le porte-parole adjoint de l'ONU Farhan Haq.

La Minuss a également entrepris de recenser des employés locaux d'organisations humanitaires "qui sont considérés comme étant en danger et doivent être évacués dès que possible".

Le porte-parole n'a pas précisé les raisons pour lesquelles ces derniers sont menacés. Mais l'ONU avait indiqué auparavant que les assaillants visaient l'ethnie Nuer.

Au moins cinq employés sud-soudanais d'organisations humanitaires ont été tués mardi dans la région de Bunj par une milice locale déjà responsable de la mort d'un autre membre d'ONG lundi.

Bunj est la capitale du département de Maban, dans l'Etat du Haut-Nil, située à une vingtaine de kilomètres de la frontière soudanaise.

Selon l'ONU, tous ont été tués par les Forces mabanaises de Défense, une milice locale qui "semble viser les civils d'origine (ethnique) Nuer".

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a condamné mercredi ces attaques et a exigé des belligérants qu'ils "cessent immédiatement d'intimider les travailleurs humanitaires et de prendre délibérément pour cible les civils sur une base ethnique".

Le gouvernement sud-soudanais doit tenir ses promesses de faciliter la livraison de l'aide humanitaire, a-t-il ajouté.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a demandé "une enquête complète sur ces événements tragiques". Il a réaffirmé dans un communiqué "qu'il n'y pas de solution militaire à la crise au Soudan du Sud".

Après des consultations à huis clos, le Conseil de sécurité a publié mercredi soir une déclaration où il condamne les attaques et souligne qu'elles peuvent "constituer des crimes de guerre". Les 15 pays membres du Conseil demandent au gouvernement sud-soudanais de "poursuivre en justice les responsables" et de prendre des immédiatement des mesures pour protéger les civils.

S'adressant au Conseil, le sous-secrétaire général aux opérations de maintien de la paix de l'ONU Edmond Mulet avait estimé que le pays était "au bord d'une catastrophe humanitaire", invitant la communauté internationale à faire comprendre aux belligérants "la futilité de poursuivre l'option militaire".

A cet égard, avait-il souligné, la visite au Soudan du Sud d'une délégation du Conseil de sécurité la semaine prochaine "est particulièrement opportune".

Selon l'ambassadeur britannique Mark Lyall Grant, qui préside le Conseil en août, les diplomates vont "discuter avec les deux dirigeants" rivaux du pays, le président Salva Kiir et son ex-vice président Riek Machar, et chercheront à "envoyer un message de fermeté".

M. Mulet a précisé que le renforcement de la Minuss décidé par le Conseil "progressait": 3.525 hommes sont déjà arrivés sur place sur les 5.500 prévus. Les contingents restants, un bataillon d'infanterie et six appareils dont trois hélicoptères militaires de transport, doivent se déployer d'ici octobre.

L'ONU s'efforce aussi de renforcer la composante policière de la Minuss avec 660 policiers, ce qui devrait prendre six mois environ.

Le conflit au Soudan du Sud a éclaté le 15 décembre entre soldats de l'armée sud-soudanaise partisans du président Kiir et ceux de Riek Machar. Le pays est indépendant depuis juillet 2011, après des décennies de guerre contre Khartoum.

Les combats s'accompagnent de massacres et atrocités à caractère ethnique, essentiellement entre Dinka et Nuer, les deux principaux peuples du pays dont sont respectivement issus MM. Kiir et Machar.

avz/mpd

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