Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Indépendance de l'Ecosse: premier débat télévisé remporté par le camp du Non

Indépendance de l'Ecosse: premier débat télévisé remporté par le camp du Non

Alistair Darling, le chef de la campagne en faveur du maintien de l'Écosse dans le Royaume-Uni, a été déclaré mercredi par la presse le vainqueur du débat télévisé qui l'a opposé mardi soir au Premier ministre écossais Alex Salmond.

Les dirigeants des deux camps du référendum sur l'indépendance de l'Écosse, prévu le 18 septembre, se sont affrontés pendant deux heures sur la scène du Conservatoire royal d'Écosse à Glasgow devant 350 personnes et en direct sur la chaîne écossaise STV.

M. Salmond a tenté d'imposer son charisme et sa gouaille face à l'ancien ministre britannique des Finances travailliste, présenté comme un moins bon orateur.

Mais le dirigeant du camp du non s'est montré très offensif lors de ce face-à-face et a dominé l'échange, selon un sondage réalisé à l'issue du débat, 56% des personnes interrogées ayant jugé sa prestation meilleure que celle de M. Salmond (44%).

Un autre sondage ICM pour le Guardian a également donné la victoire à Alistair Darling, 47% des téléspectateurs l'ayant jugé meilleur qu'Alex Salmond tandis que 37% estimaient que le leader indépendantiste avait pris le dessus.

Même les commentateurs de la presse favorable à l'indépendance ont estimé que le Premier ministre écossais n'était pas parvenu à être suffisamment convainquant.

"Je ne pense pas que c'était la meilleure soirée pour Alex Salmond", a déclaré le commentateur politique du Sunday Herald, qui a été le premier journal a se prononcer en mai dernier en faveur de l'indépendance.

"Parfois, les tentatives d'Alex Salmond d'être un homme d'État ont eu l'air d'être de la complaisance et je ne suis pas sûr que ça ait marché auprès des électeurs", a-t-il estimé.

Le Daily Record, favorable au maintien au sein du Royaume-Uni, a quant à lui affirmé qu'Alistair Darling avait "déchiré" Salmond. Le Parti national écossais (SNP) a cependant affirmé dans ce journal avoir gagné des points parmi les indécis.

Plus nuancé, le Scotsman n'a vu aucun vainqueur dans le face-à-face.

Le chef de la campagne "Better Together" a notamment marqué des points sur la question de la monnaie. Les indépendantistes désirent garder la livre Sterling mais ont été accusés par M. Darling de ne "pas avoir de plan B", alors que Londres ne cesse de mettre en avant les doutes pesant sur une telle union monétaire.

"Si l'Écosse part, il n'y aura aucun retour en arrière possible, il n'y aura pas de deuxième chance. Dire non merci ne veut pas dire qu'il n'y aura pas de changement", a ajouté M. Darling, renvoyant à la promesse de nouveaux transferts de pouvoir en cas de victoire du non lors du référendum du 18 septembre.

Quelques heures avant le débat, les dirigeants des trois principaux partis du Parlement de Westminster, les conservateurs, les libéraux-démocrates et les travaillistes, tous opposés à l'indépendance écossaise, avaient unifié leur points de vue en s'engageant à fournir des pouvoirs accrus au Parlement écossais, en particulier dans le domaine de la fiscalité.

Costume sombre, cravate mauve, s'adressant souvent directement au public, Alex Salmond a, lui, insisté sur la volonté de créer une Écosse à la fois "plus prospère et plus juste".

Il a sommé son adversaire de dire si, oui ou non, il pensait l'Écosse "capable d'être un petit pays qui réussit". Malgré de multiples relances, M. Darling s'est refusé à répondre.

M. Salmond a rappelé que l'Écosse avait le plus souvent voté à gauche ces dernières décennies pour se retrouver au final avec un gouvernement conservateur à Londres.

"En devenant indépendants, on aura le gouvernement pour lequel on aura voté", a-t-il martelé, conforté par un dernier sondage commandé pour le débat qui montre une progression du oui, même s'il reste, avec 40% des intentions de vote, très en retard sur le non (54%), avec 6% d'indécis.

Les données compilées par le Financial Times, qui fait la synthèse de tous les sondages, montraient de leur côté fin juillet que 48% des quatre millions d'électeurs voteraient pour rester sous pavillon de l'Union Jack, contre 36% qui seraient pour l'indépendance.

Un deuxième débat télévisé aura lieu le 25 août, retransmis cette fois par la BBC.

jk-mc/jmi/jh

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.