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La junte thaïlandaise appelée à enquêter sur des accusations de torture

La junte thaïlandaise appelée à enquêter sur des accusations de torture

Des défenseurs des droits de l'Homme ont appelé mardi la junte thaïlandaise à enquêter après des déclarations d'une militante du mouvement des Chemises rouges détenue pendant près d'un mois et assurant avoir été torturée.

Après le coup d'Etat du 22 mai, l'armée a convoqué ou interpellé des centaines de responsables politiques, militants, universitaires ou journalistes, détenus pendant plusieurs jours dans des lieux tenus secrets.

Dans une vidéo diffusée sur YouTube, Kritsuda Khunasen, 27 ans, accuse ceux qui l'ont retenue prisonnière de lui avoir bandé les yeux, de l'avoir attachée et interrogée sous la contrainte lors de sa détention entre le 27 mai et le 24 juin.

Elle a été détenue au secret sans être inculpée pendant une période excédant les sept jours permis par la loi martiale imposée par l'armée juste avant le coup d'Etat.

"Pendant que j'étais torturée, ils couvraient mes yeux et attachaient mes mains pour que je ne résiste pas", déclare-t-elle dans cette vidéo qui aurait été réalisée à l'étranger. "Je n'ai pas vu leur visage".

Selon Human Rights Watch, elle a raconté avoir également été frappée et asphyxiée.

C'est "une nouvelle cause d'inquiétude" concernant l'intérêt porté par la junte aux droits de l'Homme, a estimé mardi dans un communiqué Brad Adams, responsable Asie de l'organisation, réclamant une enquête.

Le groupe thaïlandais de défense des droits de l'Homme Cross Cultural Foundation s'est dit lui "très inquiet" de ces accusations. "Il ne devrait pas y avoir de lieux secrets, les proches devraient être informés et un détenu a le droit de rencontrer ses proches et avocats", a-t-il insisté dans un communiqué.

L'armée, qui avait tergiversé sur le sort de Kritsuda pendant plusieurs jours après son arrestation, a nié mardi l'utilisation de la torture.

Son porte-parole, le colonel Sunsern Kaewkumner, a ainsi indiqué qu'il l'avait rencontrée en détention et qu'elle n'avait "pas été torturée ou battue comme elle le dit". Il a précisé avoir tenté de la convaincre d'être "patriotique et d'arrêter les conflits" entre rivaux politiques.

Kritsuda fait partie du mouvement des Chemises rouges, partisan de l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, renversé par le précédent coup d'Etat en 2006 et qui reste malgré son exil le facteur de division du royaume.

Depuis huit ans, la Thaïlande est engluée dans des crises politiques faisant descendre dans la rue tour à tour les partisans et les ennemis du milliardaire.

La junte, qui a suspendu la démocratie et exclu des élections avant l'automne 2015, a expliqué avoir pris le pouvoir pour mettre un terme à sept mois de manifestations meurtrières contre le gouvernement de sa soeur, Yingluck Shinawatra.

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