Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Ukraine: la pénible et risquée recherche des restes des victimes du vol MH17

Ukraine: la pénible et risquée recherche des restes des victimes du vol MH17

Au loin, les explosions retentissent presque en permanence pendant que les experts s'activent dans un champ, sous surveillance de rebelles armés. Dans l'est de l'Ukraine, un travail de fourmi risqué et pénible est en cours: la recherche des restes des victimes du crash du vol MH17.

De retour d'une partie du site, où ils cherchaient des débris du fuselage, sur la zone principale déjà identifiée, un petit groupe d'inspecteurs reconnaît avoir jeté l'éponge face au son de plus en plus proche des tirs d'artillerie.

"C'était suffisamment proche pour décider de partir, l'impact des tirs d'artillerie était très bruyant et le sol tremblait", explique à la presse Alexander Hug, chef adjoint de la mission en Ukraine de l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe, qui encadre les experts.

Au coeur du site, là où les recherches les plus intenses sont engagées, les explosions semblent moins menaçantes, mais sont bien présentes. Et une journaliste de l'AFP a constaté à plusieurs reprises ces derniers jours de vifs combats à proximité des lieux, où les deux parties se sont engagées à un cessez-le-feu.

Depuis la zone arborée où les journalistes sont maintenus à distance par des séparatistes armés, on aperçoit les silhouettes en uniformes de la police évoluer dans un champ. Régulièrement, l'un d'eux se penche, ramasse un objet, aussitôt soigneusement placé dans un sac. A travers les débris, un chien renifleur avance, la truffe vers le sol.

"Nous avons deux chiens néerlandais et deux autres doivent venir de Belgique dans les jours à venir", a expliqué à la presse sur le site Dennis Muller, porte-parole des forces de l'ordre néerlandaise. "Ces chiens peuvent renifler une vaste zone en relativement peu de temps, ce qui va nous permettre de retrouver les restes le plus vite possible".

L'objectif affiché est tout d'abord de retrouver le maximum de dépouilles sur place, en plus des 200 cercueils déjà rapatriés aux Pays-Bas, et de récupérer les effets personnels des victimes afin de soulager les familles, avant de se pencher sur les cause du drame, question brûlante alors que Kiev met en cause un missile fourni par la Russie aux séparatistes.

Cette première étape prendra "au moins plusieurs semaines", au minimum trois si l'équipe peut travailler tous les jours en effectif complet, a prévenu vendredi à Kiev le chef de la mission néerlandaise, Pieter-Jaap Aalbersberg. La tâche est "très difficile", a ajouté le responsable policier.

Plus de deux semaines après le crash du Boeing 777 de la Malaysia Airlines, abattu par un missile le 17 juillet avec 298 personnes à bord dans une région où les températures dépassent quasi quotidiennement les 30 degrés, "seuls des restes humains" sont désormais retrouvés, a reconnu M. Aalbersberg.

Les 70 experts néerlandais et australiens sur place vendredi et samedi doivent être renforcés par de nouveaux spécialistes et leurs collègues malaisiens dimanche ou lundi, ce qui portera leur nombre à 100. Répartis en cinq équipes de 20, ils doivent se concentrer dans un premier temps sur cinq zones de quelques dizaines de mètres carrés chacune autour des villages de Grabové et Roszypné, à la frontière des régions de Donetsk et Lougansk et en plein territoire contrôlé par les séparatistes prorusses.

L'un de ces périmètres comprend le cockpit et la classe affaires du Boeing, un autre un réacteur. Partout, la végétation a poussé depuis le crash, a souligné M. Muller, compliquant les recherches.

Outre les chiens, les experts disposent d'un drone à hélices de la police australienne, mais n'ont pas encore été autorisés à l'utiliser. Des plongeurs sont attendus pour sonder les cours d'eau.

Alors que les experts s'affairent dans le champ au milieu, une ambulance réfrigérée est stationnée à proximité, semblant attendre de macabres découvertes.

Les dépouilles seront emmenées à Kharkiv, à 300 kilomètres plus au nord, pour y subir un premier examen médical avant d'être rapatriées par avion aux Pays-Bas. Commencera alors un autre long processus: l'identification des victimes. Plus d'une semaine après le transferts des premiers corps, seuls deux d'entre eux ont pour l'instant été identifiés.

am-gmo/neo/jeb

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.