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"Poulet pour poisson": la crise de la pêche s'éternise à Cuba

"Poulet pour poisson": la crise de la pêche s'éternise à Cuba

La crise de la pêche à Cuba, qui dure depuis deux décennies, risque de persister, justifiant l'annonce "poulet pour poisson" devenue classique dans les magasins d'État, a rapporté vendredi le quotidien officiel Granma.

La consommation de poisson dans l'île a diminué de plus de 75% en vingt ans. "Aujourd'hui, nous ne disposons que des ressources de notre plateforme continentale et des produits de l'aquaculture, ce qui représente 37.000 tonnes de poisson" par an, largement en dessous des 200.000 tonnes consommées dans les années 80, selon des responsables du secteur cités par Granma.

Ces 200.000 tonnes incluaient la pêche dans les eaux internationales et les importations. Mais la disparition du bloc soviétique dans les années 90 a entraîné la ruine de la flotte de pêche, tandis que les conventions internationales ont limité les prises dans les eaux internationales à partir de 1994.

"Les captures en eaux internationales représentaient 100.000 tonnes par an dans les années 70 à 90", rappelle Armando Posada, directeur de la pêche du Groupe d'entreprises de l'industrie alimentaire.

Des 700 bateaux qui opéraient alors, moins de 40% subsistent aujourd'hui, selon lui. La flotte thonière qui opère dans le golfe du Mexique dispose aujourd'hui de 4 navires contre 57 il y a trente ans, ajoute-t-il.

Les importations sont par ailleurs tombées de 61.000 tonnes en 2004 à 5.000 en 2013, dont un tiers est réservé au secteur du tourisme, selon Granma.

Le carnet d'approvisionnement dont dispose tout Cubain, qui permet d'acquérir des produits de base à des prix subventionnés, prévoit une livre de poisson frais par mois. Mais depuis plusieurs années, des avis affichés dans les magasins d'État annoncent "poulet pour poisson", nourrissant une litanie de commentaires humoristiques.

La blogueuse d'opposition Yoani Sanchez a ironisé sur le sujet. "Un article de Granma essaye de nous expliquer pourquoi, pour une île, le poisson est un produit rare et de luxe. L'article se perd en justifications, alors que l'explication est simple: tout ce que ce système touche, il le rend inefficace", a-t-elle commenté sur Twitter.

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