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Tour de France - Péraud-Nibali, on rejoue le film

Tour de France - Péraud-Nibali, on rejoue le film

Le scénario de la montée de Risoul s'est rejoué mercredi au Pla d'Adet avec les mêmes premiers rôles, le Polonais Rafal Majka en vainqueur de la 17e étape, l'Italien Vincenzo Nibali et le Français Jean-Christophe Péraud en gagnants comptables parmi les favoris.

Quatre jours après avoir tenu le sillage du maillot jaune italien dans les Alpes, Péraud a réédité la performance. L'ingénieur de l'équipe AG2R La Mondiale a été le seul à garder le contact jusqu'au bout avec le maillot jaune.

Le Français a repris 49 secondes à l'Espagnol Alejandro Valverde et 5 secondes supplémentaires à Thibaut Pinot, moins bien que la veille. A 37 ans, il s'est surtout rapproché du podium du Tour.

"Je suis très content de mon niveau. Accrocher Nibali en troisième semaine! J'ai eu la chance de l'avoir pour point d'appui, il a travaillé avec moi et je l'en remercie", a déclaré Péraud au terme de cette étape franchissant trois cols de première catégorie (Portillon, Peyresourde, Val Louron-Azet) avant l'ascension du Pla d'Adet, classée hors catégorie.

Dans l'explication finale (10,2 km à 8,3%), Valverde a paru longtemps en difficulté avant de se rétablir dans la partie finale et terminer devant Pinot.

L'Espagnol, tenace, a eu le bonheur de trouver de l'aide dans la partie la plus dure de l'ascension (Nieve, Herrada, J. Izagirre).

"J'ai eu un moment de moins bien, c'est sûr. Mais j'avais toujours mes coéquipiers avec moi. J'ai su retrouver mon rythme et limiter l'écart avec Nibali et Péraud", a reconnu Valverde, désormais pointé à près de... cinq minutes et demie de l'Italien.

Les trois plus sérieux candidats au podium derrière Nibali (Valverde, Pinot, Péraud) se tiennent en 42 secondes.

"Je crains davantage Péraud, qui est très bon contre la montre", s'est brièvement projeté l'Espagnol, en soulignant surtout l'importance de la dernière étape de montagne, jeudi, pour rejoindre Hautacam. Sous la pluie annoncée par la météo.

"Le podium reste un objectif, a répondu en écho Pinot. Il me faudrait une bonne minute sur Péraud et Valverde avant le contre-la-montre. Il faudra que j'aie de meilleures jambes qu'aujourd'hui. Pour l'instant, c'est Péraud le mieux placé".

"Rien n'est fait pour le podium et c'est super pour le suspens", a ajouté le Franc-Comtois qui a (sans doute) payé ses efforts de la veille dans cette étape. C'est lui, avec son dévoué lieutenant Arnold Jeannesson, qui a roulé derrière Romain Bardet, parti en contre-attaque dans la descente d'Azet à moins de 25 kilomètres de l'arrivée. Nibali et Valverde n'ont eu qu'à suivre.

"J'ai tenté quelque chose en attaquant dans la descente mais cela n'a pas tout à fait fonctionné", a regretté Bardet, qui a abordé la dernière ascension avec un avantage d'une quarantaine de secondes. Mais le jeune Auvergnat s'est surtout repris après sa déconvenue de la veille.

"Ce sont les jambes qui parlent", a analysé Bardet, d'une grande lucidité. "La réalité, c'est que 'Jicé' est le seul coureur de ce Tour de France qui arrive à suivre Nibali en montagne".

Pas plus que dans les Alpes, le maillot jaune n'a paru en difficulté dans les Pyrénées. "Je craignais un peu cette étape, très nerveuse", a affirmé le Sicilien, sans paraître autrement inquiet. Il a réagi immédiatement derrière Péraud quand le Français est passé à l'attaque à 7 kilomètres du sommet. Il a ensuite relancé l'allure pour terminer finalement à 46 secondes de Majka.

Lancée tambour battant (50,2 km dans la première heure) et poursuivie par une fugue solitaire du Bélarusse Vasil Kiryienka dans Peyresourde et Val Louron-Azet, l'étape s'est jouée entre deux rescapés de l'échappée d'une vingtaine de coureurs. Majka a condamné l'Italien Giovanni Visconti, qu'il a rejoint à l'approche des 4 derniers kilomètres pour le crucifier sur un démarrage à 2,4 kilomètres du sommet.

Vingt-et-un ans après le succès de son compatriote Zenon Jaskula au Pla d'Adet, le Polonais s'est offert le luxe d'adresser un clin d'oeil, tout sourire, à la caméra TV à l'amorce du dernier kilomètre. A 24 ans, il a enlevé son deuxième succès dans le Tour. Quatre jours après avoir ouvert son palmarès international à Risoul dans la 14e étape, et un jour après la victoire de son coéquipier australien Michael Rogers à Luchon.

L'équipe Tinkoff, privée de chef de file depuis l'abandon d'Alberto Contador (10e étape), a trouvé les ressources pour gagner.

jm/gv

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