Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Gaza: Ban et Kerry en Egypte pour tenter d'arracher un cessez-le-feu

Gaza: Ban et Kerry en Egypte pour tenter d'arracher un cessez-le-feu

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a promis dans la nuit de lundi à mardi 47 millions de dollars d'aide aux civils à Gaza, depuis Le Caire où il multiplie les rencontres pour parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.

Dès son arrivée lundi soir, M. Kerry a rencontré Ban Ki-moon, le patron de l'ONU également venu plaider pour une trêve au Caire, voisin d'Israël et de la bande de Gaza et traditionnel médiateur dans les conflits entre l'Etat hébreu et le mouvement islamiste palestinien.

Le dirigeant américain a défendu les "efforts légitimes et appropriés" de son allié israélien "pour se protéger" contre les tirs de roquette palestiniens. Mais il s'est dit "profondément inquiet" du sort des civils de la bande de Gaza, premières victimes du conflit dans l'enclave densément peuplée et sous blocus où plus de 570 Palestiniens, dont des dizaines d'enfants, ont été tués en deux semaines, des milliers blessés et quelque 100.000 déplacés.

Des responsables américains qui voyageaient avec M. Kerry ont estimé que pour ce conflit, le cinquième entre le Hamas et Israël en moins d'une décennie, la tâche serait plus compliquée en raison de changements régionaux. Lors du dernier affrontement, en 2012, l'Egypte était dirigée par l'islamiste Mohamed Morsi, grand allié du Hamas, qui avait pesé de tout son poids pour faire accepter la trêve au mouvement palestinien.

C'est aujourd'hui l'ex-chef de l'armée Sissi, qui a destitué M. Morsi il y a un an, qui dirige le plus peuplé des pays arabes et, sous son autorité, le Hamas a été interdit en Egypte.

Ainsi, lorsque Le Caire a proposé un cessez-le-feu, Israël a aussitôt accepté mais le Hamas a refusé l'offre en l'état, furieux de ne pas avoir été consulté en amont et conditionnant son accord à une trêve à une levée du blocus israélien imposé depuis 2006 contre la bande de Gaza, l'ouverture de la frontière avec l'Egypte et la libération de dizaines de détenus.

MM. Ban et Kerry ont tous deux pressé le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, d'accepter la proposition égyptienne de cessez-le-feu. De même que le chef de la Ligue arabe Nabil al-Arabi.

"Seul le Hamas doit désormais prendre la décision d'épargner aux civils innocents les violences", a estimé M. Kerry, réclamant au mouvement palestinien "un arrêt immédiat des tirs de roquettes".

"Tout doit se faire de façon simultanée: la fin de l'agression (israélienne) et la fin du siège" de Gaza, avait indiqué plus tôt à l'AFP un haut responsable du Hamas sous le couvert de l'anonymat.

Le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Choukri a redit lundi soir que l'Egypte n'entendait pas modifier son initiative.

Après deux semaines d'une offensive aérienne, et désormais terrestre, de l'armée israélienne, M. Kerry doit également rencontrer des dirigeants égyptiens, dont le président Sissi mardi. Il doit rester au Caire au moins jusqu'à mercredi matin et pourrait se rendre ailleurs au Moyen-Orient, ont précisé des responsables américains.

"L'objectif est d'obtenir un cessez-le-feu le plus rapidement possible. Cela ne signifie pas que ce sera rapide, et surtout pas que ce sera facile", a indiqué l'un d'eux sous le couvert de l'anonymat.

Washington mène également des contacts avec le Qatar, rival régional de l'Egypte qui reproche au petit émirat gazier son soutien aux islamistes, notamment au Hamas.

Avant de rencontrer M. Kerry, M. Ban avait appelé "toutes les parties à faire cesser les violences sans conditions et à revenir au dialogue". Avant l'Egypte, M. Ban s'est rendu au Qatar puis au Koweït qui assure les présidences tournantes de la Ligue arabe et du Conseil de coopération du Golfe.

Les efforts diplomatiques se sont récemment intensifiés au Caire et plusieurs ministres européens ainsi que des responsables du Hamas et le président palestinien Mahmoud Abbas s'y sont rendus pour tenter de mettre fin au bain de sang.

Après un appel téléphonique avec M. Ban, le président français François Hollande a dit lundi que "tout doit être fait pour mettre un terme immédiat à la souffrance des populations civiles à Gaza". Plus tôt dans la semaine, son ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius était également venu plaider au Caire pour un cessez-le-feu "urgent et impérieux".

sct/sbh/jr

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.