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Pio Marmaï, nouvelle belle gueule du cinéma français

Pio Marmaï, nouvelle belle gueule du cinéma français

Difficile de lui échapper. Après "Dans la cour" et "La ritournelle" récemment, Pio Marmaï, valeur montante du cinéma français, est à l'affiche d'une comédie singulière "Maestro" avant "Des lendemains qui chantent", autant de premiers ou seconds rôles qu'il saisit quand "les projets sont bons".

Ce brun ténébreux à belle carrure "s'est toujours considéré comme un mercenaire", mot qui chez lui veut dire "aller travailler à droite et à gauche, sans avoir d'attache", raconte-t-il à l'AFP.

"Je n'appartiens à aucune famille même si je m'entends bien avec certains metteurs en scène" français, comme Rémi Bezançon ou Pierre Salvadori, explique Pio Marmaï, plutôt abonné au cinéma d'auteur mais qui aimerait tourner dans un Godzilla car "cela me ferait rire".

Lucide et doté d'un franc parler, il juge du haut de ses 30 ans et de la quinzaine de longs métrages dans lequel il a tourné avec notamment Catherine Deneuve, Isabelle Huppert ou Laetitia Casta que "le cinéma peut être une machine à consommer l'individu".

"C'est important de jouer dans des films en se disant +je peux faire autre chose+ et ne pas être cantonné simplement dans les rôles de belle gueule", assure Pio Marmaï.

Etre dans la lumière est presque dans les gênes de cet acteur né le 13 juillet 1984 d'un père scénographe et d'une mère costumière, travaillant tous deux pour l'Opéra de Strasbourg. "Forcément, il y a eu une influence entre voir des spectacles dès 6 ans à l'opéra et être figurant très tôt", reconnaît-il tout en affirmant ne pas "avoir eu la vocation".

A-t-il eu alors un mentor comme dans "Maestro", dont le scénario est inspiré par l'expérience de tournage de l'acteur Jocelyn Quivrin chez l'illustre Eric Rohmer?

"Non", répond-il tout en rendant hommage à ses professeurs d'école qui lui "ont donné l'envie".

Pio Marmaï a suivi des cours de comédie en Italie et en France. Et c'est naturellement par les planches qu'il débute au milieu des années 2000. Il apparait aussi dans une mini-série télévisée avant de rencontrer un agent quand il joue au théâtre du Vieux-Colombier, à Paris.

Vient alors le temps d'un premier film "Didine" (2007). Puis en 2008 le remarqué "Le premier jour du reste de ta vie", début d'une amitié avec son réalisateur Rémi Bezançon et une première nomination au César du meilleur espoir masculin, les récompenses du cinéma français.

Après ? "Des films plus brillants que d'autres!". "Il faut expérimenter le mauvais film pour ne plus vouloir en faire", s'esclaffe-t-il.

Pio Marmaï sera une nouvelle fois nommé au César du meilleur espoir masculin en 2011 pour "D'amour et d'eau fraîche" d'Isabelle Czajka.

Il sera bientôt à l'affiche du nouveau Bezançon "Nos futurs", leur 3e ensemble, mais "c'est rare de rencontrer quelqu'un avec qui on a une accointance artistique et humaine". Le comédien sera aussi dans un premier film car "ça fait partie du boulot de l'acteur même si c'est plus simple d'aller vers des metteurs en scènes confirmés".

Pio Marmaï a la chance d'enchaîner les rôles. Et comme il gagne "bien sa vie", il assure avoir décidé il y a trois-quatre ans de ne plus toucher d'aides. "Je n'allais pas les mois de chômage demander 1.500 balles à l'Etat pour m'arrondir les fins de mois. Ces 1.500 balles sont bien plus utiles à quelqu'un d'autre pour créer ou pour vivre", dit-il.

Et de fustiger ceux qui veulent remettre en cause le régime-chômage des artistes et techniciens. Au nom de l'exception culturelle française mais aussi des "immenses retombées économiques" que génère par exemple un Festival d'Avignon.

Pio Marmaï tient par ailleurs avec des associés un atelier de fabrication de motos à Aubervilliers, près de Paris. "C'est beaucoup plus concret que de faire des films ou des spectacles. Et ça me calme...".

da/pjl/kat/ros

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