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Le président irakien rentre samedi au pays après 18 mois à l'étranger

Le président irakien rentre samedi au pays après 18 mois à l'étranger

Le président irakien Jalal Talabani, qui se trouvait en Allemagne depuis fin 2012 pour des soins médicaux, rentrera au pays samedi, a annoncé son parti dans un communiqué, au moment où l'Irak connaît sa plus grave crise depuis des années.

Le leader kurde, âgé de 80 ans, va en effet retourner dans un pays en proie au chaos après une offensive d'insurgés sunnites menés par des jihadistes de l'Etat islamique (EI) et qui doit faire face à d'importants défis sur le plan politique.

"Le président Talabani rentrera au pays samedi 19 juillet après le succès de son traitement médical" en Allemagne, a déclaré l'Union patriotique du Kurdistan (UPK).

"Il va reprendre ses fonctions de président de la République de l'Irak", précise le communiqué.

Son fils Qoubad Talabani, également vice-Premier ministre de la région autonome du Kurdistan irakien, a confirmé le retour au pays de son père.

"Le président Talabani rentrera en Irak demain" samedi, a-t-il déclaré à l'AFP.

M. Talabani arrivera en Irak à la veille de la date limite du dépôt des candidatures pour le poste de président de la République. Il est cependant peu probable qu'il se représente pour un nouveau mandat.

"Je pense réellement qu'on est dans une ère post-Talabani", estime Toby Dodge, directeur du centre pour le Moyen-Orient de la London School of Economics. "Je n'ai entendu aucun Irakien évoquer le fait qu'il pourrait être à nouveau président".

Après plusieurs reports causés par de profondes divisions politiques, les députés irakiens ont élu mardi le chef du Parlement, Salim al-Joubouri, et doivent désormais choisir le président de la République, à qui il reviendra de désigner un Premier ministre.

Le poste de président de la République, principalement protocolaire, est, selon une règle non écrite, occupé par un Kurde, alors que le président du Parlement est un Arabe sunnite et le Premier ministre un Arabe chiite.

Outre l'offensive insurgée qui a vu les jihadistes s'emparer de nombreux pans du territoires dans le nord et l'est, le gouvernement doit gérer les tensions qui vont crescendo avec le président du Kurdistan Massoud Barzani, vieux rival de M. Talabani.

Profitant du retrait de l'armée irakienne face à l'avancée des insurgés, les forces kurdes ont pris le contrôle de territoires disputés avec Bagdad, notamment la ville pétrolifère de Kirkouk (nord), qu'ils n'ont aucune intention de rendre, provoquant la fureur du Premier ministre Nouri al-Maliki et une escalade verbale entre Bagdad et Erbil.

M. Talabani pourrait apaiser ces tensions en tempérant les ambitions indépendantistes kurdes, au plus haut après l'annonce ce mois-ci d'un référendum d'indépendance par le président Barzani.

En effet, si le voisin turc a modéré son opposition à l'idée d'un Kurdistan irakien indépendant, l'Iran chiite y reste opposé.

Et "Talabani était l'interlocuteur-clé entre l'Iran, les politiciens kurdes et Bagdad", relève Toby Dodge.

M. Talabani, devenu président de l'Irak en 2005, a quitté son pays le 20 décembre 2012, deux jours après avoir été victime d'une attaque cérébrale, et n'est pas revenu depuis.

Premier chef d'Etat kurde d'Irak, M. Talabani a dû faire face à plusieurs problèmes de santé ces dernières années. Il a été opéré du coeur avec succès aux Etats-Unis en août 2008, et soigné plusieurs fois à l'étranger.

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