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La prolongation des négociations sur le nucléaire, un espoir dans le dossier iranien

La prolongation des négociations sur le nucléaire, un espoir dans le dossier iranien

Prolonger les négociations sur le nucléaire iranien est-il utile, alors que cinq mois d'intenses tractations entre Téhéran et grandes puissances n'ont pas abouti? Oui, selon des experts sollicités par l'AFP.

Bien que l'Iran et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU plus l'Allemagne soient en désaccord sur des points clés, des progrès ont été réalisés, estiment ces observateurs.

"Les probabilités d'aboutir à un accord final sont plus élevées que jamais", affirme Richard Dalton, ancien ambassadeur britannique en Iran, aujourd'hui membre du think-tank Clatham House.

"Mais un travail politique important attend Washington et Téhéran", nuance-t-il.

Les deux parties ont annoncé vendredi la prolongation des négociations jusqu'au 24 novembre, au-delà de la date butoir du 20 juillet, afin d'obtenir un accord renforçant les termes d'un accord transitoire passé en novembre dernier.

L'objectif est de dissiper les craintes sur un éventuel développement par l'Iran de l'arme atomique. En échange, Téhéran, qui a toujours nié vouloir se doter de cette dernière, demande que soient levées les sanctions onusiennes et occidentales qui asphyxient son économie.

Mais l'accord tant espéré est à la fois extrêmement ambitieux et diaboliquement complexe.

L'Iran a semble-t-il lâché du lest sur deux points: l'avenir du réacteur à eau lourde d'Arak, et l'augmentation des inspections des sites nucléaires iraniens.

Mais de quelle manière, et à quel rythme, faut-il lever les sanctions? La tâche est d'autant plus ardue que certaines de ces sanctions sont onusiennes, d'autres européennes, d'autres, enfin, sont américaines.

Un autre problème, plus délicat encore, réside dans la façon de contrôler l'enrichissement d'uranium: comment distinguer ce qui relève du programme civil, de ce qui relève d'un éventuel programme militaire ?

Le ministre des Affaires étrangères iranien Mohammad Javad Zarif a livré cette semaine dans le New York Times une "proposition innovante" : l'Iran accepterait de bloquer ses capacités d'enrichissement à ses niveaux actuels, pour une durée comprise entre trois et sept ans.

Pour Siavoush Randjbar-Daemi, professeur iranien à l'Université de Manchester, M. Zarif "ne peut pas rentrer au pays et dire qu'il a convenu d'un blocage de tous les aspects liés à l'enrichissement".

Si la proposition de M. Zarif reste insuffisante pour l'Occident, les observateurs estiment qu'elle constitue une bonne base de départ pour des négociations approfondies.

Farideh Farhi, spécialiste de l'Iran à l'Université d'Hawaï, qualifie l'idée de "cadre de ce à quoi pourrait ressembler l'accord final".

Pour Mark Fitzpatrick, de l'Institut international pour les études stratégiques, la proposition "montre que l'Iran explore plusieurs options. La question clé est de savoir si le leader suprême autorisera l'affaiblissement du programme d'enrichissement qui sera nécessaire pour un accord".

"Il a apparemment dit que maintenir les capacités actuelles était non négociable. Si cela se confirme, je ne vois pas comment un accord pourra être conclu", assène M. Fitzpatrick.

stu/bap/abl

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