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Avion malaisien : la télévision russe accuse Kiev, va jusqu'à la théorie du complot

Avion malaisien : la télévision russe accuse Kiev, va jusqu'à la théorie du complot

La télévision officielle russe accusait vendredi, presque sans détour, Kiev d'être responsable de la chute de l'avion malaisien, abattu dans l'est de l'Ukraine avec près de 300 passagers à son bord, allant jusqu'à relayer la théorie d'un complot visant Vladimir Poutine.

"La cible du missile pourrait ne pas avoir été un avion de passagers, mais bien l'avion du Numéro Un", le président russe, qui rentrait d'un voyage de six jours en Amérique Latine, a ainsi lancé une commentatrice de la chaîne proche du Kremlin Vesti.

Cette thèse avait déjà été avancée la veille par une source anonyme au sein de l'agence fédérale russe du transport aérien Rossaviatsia, citée par l'agence de presse Interfax.

Selon Vesti, elle est plausible étant donné qu'un ex-ministre ukrainien de la Défense, Anatoli Gritsenko, s'est montré menaçant envers le dirigeant russe cette semaine.

Pour étayer sa thèse, la chaîne a diffusé des images sur lesquelles on voit M. Gritsenko déclarait sur une chaîne de télévision ukrainienne que ce serait une bonne chose si quelqu'un tuait M. Poutine.

La première chaîne de télévision russe Pervyi Kanal a de son côté préféré insisté sur la présence d'un deuxième avion dans les airs au moment du drame. Une thèse jusqu'à présent uniquement avancée par les séparatistes prorusses, qui ont affirmé qu'un avion ukrainien avait détruit le Boeing de la Malaysian Airlines, qui était à environ 10.000 mètres d'altitude quand il a disparu des écrans des radars.

"Un avion s'est écrasé et un deuxième est parti sur le côté, en direction de Dniepropetrovsk", une autre ville de l'est ukrainien, déclare ainsi Tatiana, présentée comme une habitante.

"Il est possible que la solution du mystère réside dans ces mots", conclut alors le commentateur de Pervyi Kanal.

La chaîne de télévision proche du Kremlin NTV a de son côté fait intervenir un ancien pilote de l'armée, Vitali Sokolovski, qui a estimé que les insurgés n'auraient pas su se servir de missiles ayant une portée suffisante pour atteindre l'avion malaisien, tels que les Bouk, même s'ils en avaient eu en leur possession.

"Dans les rangs des insurgés, il y a des mineurs, des chauffeurs, des concierges, qui ne sont pas capables de tirer de tels missiles car ils n'ont pas les connaissances nécessaires", a-t-il affirmé.

Mais si la télévision, le média le plus suivi en Russie, se montrait particulièrement accusatrice, la presse écrite, pour sa part, semblait mitigée, s'interrogeant sur les coupables.

"Qui a abattu l'avion ?", titrait le quotidien Vedomosti.

"La riche histoire des activités de guerre impliquant des séparatistes ou des groupes armés n'a jamais vu d'insurgés abattre un avion de passagers. Des missiles puissants tombent rarement entre leurs mains", a poursuivi le quotidien.

Il rappelle cependant ensuite que, selon les agences de presse russes, le 29 juin, des insurgés s'étaient emparés d'une unité militaire où se trouvaient des missiles Bouk.

De son côté, le quotidien Kommersant, citant une source dans l'aviation russe, a conclu que l'Ukraine porterait la responsabilité de la tragédie, quel que soit le coupable.

Kiev "aurait dû entièrement interdire les vols dans les zones" en proie aux combats dans l'est, estime cette source.

Celle-ci affirme que l'Ukraine avait fermé son espace aérien aux vols au-dessus des zones de conflit, mais seulement pour les vols dont l'altitude était inférieure à 7.800 mètres.

"Au-dessus, c'était possible. Mais inconsidéré", lance cette source.

lap/nm/bds

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