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Le salon de Farnborough, séance de rattrapage réussie pour Airbus

Le salon de Farnborough, séance de rattrapage réussie pour Airbus

Airbus a connu le meilleur salon de Farnborough de son histoire avec des commandes et intentions d'achats d'avions estimés à plus de 75 milliards de dollars, grâce aux succès de ses avions remotorisés, lui permettant de combler une partie de son retard sur Boeing.

L'américain a pour sa part annoncé jeudi avoir signé avec les compagnies aériennes et loueurs d'avions des contrats et engagements pour 201 appareils d'une valeur de 40,2 milliards de dollars aux prix catalogue.

Dans le détail, Airbus a signé des commandes pour 358 avions d'une valeur de 38,4 milliards de dollars et des protocoles d'accord en vue de l'acquisition de 138 autres appareils valant 36,9 milliards.

Farnborough, qui va ouvrir ses portes au public de vendredi à dimanche, aura ainsi permis à Airbus de combler en quatre jours une grande partie de l'écart creusé entre janvier et juin par son grand rival, qui reste toutefois en tête depuis le début de l'année.

Avant l'ouverture du salon lundi, Airbus était en effet largement dominé par Boeing avec 290 commandes nettes enregistrées au premier semestre contre 499 pour son grand rival. L'écart s'est désormais réduit à 648 pour Airbus - sur la base des annonces du salon - contre 783 commande nettes depuis le début de l'année annoncées par Boeing.

Le directeur commercial d'Airbus John Leahy s'est félicité jeudi du succès de la famille moyen-courrier remotorisée A320neo (new engine option) dont les commandes fermes ont franchi la barre des 3.000 exemplaires cette semaine.

L'A320neo, lancé en décembre 2010, doit entrer en service en octobre 2015. L'avionneur européen revendique quelque 60% de parts de marché, qu'il se partage avec Boeing et sa famille 737 MAX.

De son côté, Fabrice Brégier, PDG d'Airbus, a souligné le lancement réussi de l'A330neo, version remotorisée du long-courrier vedette dévoilée lundi. Au total, avec le protocole d'accord signé à la toute dernière minute du salon par la compagnie russe Transaero Airlines, ce sont 121 intentions d'achats qui ont été enregistrées.

Le lancement de l'A330neo était stratégique pour Airbus, qui n'enregistrait plus assez de commandes pour son long-courrier dans sa version classique. Il prenait ainsi le risque de laisser Boeing faire la course en tête sur le segment des long-courriers de taille moyenne (environ 300 sièges).

Interrogé sur la possibilité de lancer une version remotorisée Airbus A380neo, Fabrice Brégier a en revanche déclaré qu'il "n'y avait pas de projet à court terme pour remotoriser l'A380".

Tim Clark, PDG d'Emirates, le plus gros client du super Jumbo, a récemment souligné qu'il était favorable à une remotorisation de ce quadriréacteur et qu'il souhaitait une solution pour 2020.

"Nous avons beaucoup de travail en cours pour améliorer l'intérieur de la cabine des A380", a répondu Fabrice Brégier, excluant une telle échéance.

Contrairement aux familles A320 et A330, l'A380, le plus gros avion de ligne au monde capable de transporter plus de 530 passagers, n'est pas un programme rentable.

Airbus escompte atteindre "le point d'équilibre" financier pour le super Jumbo en 2015 sur la base de 30 livraisons par an. Le point d'équilibre est celui où le constructeur cesse de perdre de l'argent sur les avions qu'il construit.

La remotorisation de l'A320 a nécessité un investissement de 1,2 milliard d'euros, celle de l'A330 un peu moins de deux milliards. Chez l'avionneur, on souligne en outre que la technologie n'est pas encore disponible.

"Le gagnant du salon est clairement Airbus", a résumé Myles Walton, analyste pour la Deutsche Bank dans une note.

Il a souligné que "la totalité des commandes fermes portaient sur des moyen-courriers" ainsi que le poids grandissant des sociétés de location dans le portefeuille de clients des avionneurs.

Parmi les challengers, le canadien Bombardier a lui aussi connu un bon salon avec des contrats lui permettant de franchir la barre des 500 commandes et engagements d'achats pour son moyen-courrier CSeries, qui doit entrer en service fin 2015.

Enfin, le brésilien Embraer a engrangé pour 8,32 milliards de dollars de commandes et intentions d'achat essentiellement pour sa nouvelle famille de jets remotorisés E2.

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