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Sida : peut-être la fin de l'épidémie dans une quinzaine d'années (ONU)

Sida : peut-être la fin de l'épidémie dans une quinzaine d'années (ONU)

Les décès liés au sida dans le monde ont chuté de plus de 30% en 10 ans, tout comme le nombre de nouvelles infections par le VIH, laissant espérer que l'épidémie puisse être vaincue d'ici à 2030, a indiqué mercredi l'Onusida.

"Mettre fin à l'épidémie de sida est possible" bien que le nombre de personnes vivant avec le virus ait encore légèrement progressé l'an dernier, passant à 35 millions, contre 34,6 millions en 2012, a déclaré le directeur exécutif de l'Onusida, Michel Sibidé, en conférence de presse à Genève.

"Si nous accélérons l'ensemble de la mise à niveau en matière de VIH d'ici à 2020, nous serons sur la bonne voie pour mettre fin à l'épidémie d'ici à 2030. Sinon cela peut prendre une décennie voire davantage", a-t-il relevé.

Avec la fin de l'épidémie d'ici à 2030, le monde éviterait 18 millions de nouvelles infections et 11,2 millions de décès liés au sida entre 2013 et 2030.

En 2013, le nombre de morts du sida a déjà nettement reculé (1,5 million de morts, -11,8% en un an), la plus forte chute depuis le pic de l'épidémie en 2005. Et le nombre de nouvelles infections est passé de 2,2 millions en 2012 à 2,1 millions en 2013.

Autre progrès, les ressources financières allouées à la lutte contre le sida ne cessent d'augmenter : 19,1 milliards de dollars l'an dernier (14 milliards d'euros), contre 4,6 milliards il y a 10 ans.

Mais la bataille est loin d'être gagnée alors que "22 millions de personnes n'ont pas accès à un traitement salvateur", a souligné M. Sibidé. Jennifer Cohn, de Médecins Sans Frontières, a précisé que 12 millions de personnes y avaient accès dans les pays en développement.

En outre, "sur les 35 millions de personnes vivant avec le VIH, 19 millions ignorent qu'ils sont séropositifs (...) car ils sont marginalisés, criminalisés, discriminés", a déploré M. Sibidé, citant notamment les travailleurs du sexe et les prisonniers.

Or "en Afrique subsaharienne 90% des personnes dont le test VIH s'est révélé positif ont ensuite accédé à la thérapie antirétrovirale", a-t-il fait remarquer.

L'Onusida souhaite donc que 90% des personnes ne connaissant pas leur statut soient testées dans les cinq ans à venir. M. Sibidé a loué les progrès réalisés en ce sens ces dernières années en Afrique du Sud, qui reste toutefois le pays plus touché par l'épidémie.

Marcus Low, porte-parole du Treatment Action Campaign (TAC), principale organisation de lutte anti-sida en Afrique du Sud, a nuancé l'analyse faite par l'Onusida, indiquant à l'AFP qu'"il est prématuré" de parler de fin de l'épidémie.

Le rapport insiste aussi sur la nécessité de "mettre l'accent" sur 15 pays (Afrique du Sud, Brésil, Cameroun, Chine, Etats-Unis, Russie, Inde, Indonésie, Kenya, Mozambique, Nigeria, Tanzanie, Ouganda, Zambie et Zimbabwe,) représentant plus de 75% des 2,1 millions de nouveaux cas survenus en 2013.

Cette année-là, les nouvelles contaminations ont été en très grande majorité enregistrées en Afrique subsaharienne, région la plus touchée par le virus, avec 1,5 million de nouvelles infections. Un chiffre en baisse de 33% par rapport à 2005.

Au total, dans cette région, 24,7 millions de personnes étaient séropostives en 2013, dont 2,9 millions d'enfants, et 1,1 million de personnes en sont mortes.

L'Onusida déplore notamment le manque d'accès aux préservatifs en Afrique subsaharienne, avec seulement huit préservatifs disponibles par an par personne.

Par ailleurs, pour Olumide Femi Makanjuola, à la tête de l'association nigériane de défense des droits de l'homme "Initiative for human rights", la loi qui criminalise l'homosexualité au Nigeria, entérinée en janvier, "a installé un climat de peur".

"Même quand des services sont disponibles, les gens ont peur de demander de l'aide", de peur d'être stigmatisés comme homosexuels -- qu'ils le soient ou non -- et d'être arrêtés, a-t-il dit à l'AFP.

En Asie, comme en Afrique, les nouvelles infections ont reculé ces dernières années (-6% entre 2005 et 2013). Pendant la même période, elles ont baissé de 3% en Amérique latine, et ont en revanche augmenté de 8% en Europe occidentale et centrale et en Amérique du Nord, et de 5% en Europe de l'Est et en Asie centrale.

En Russie, la situation est particulièrement critique. "Si la Russie ne change pas la façon dont elle fait face à l'épidémie de sida, elle va devoir affronter une situation beaucoup plus grave dans un avenir proche", a averti le directeur exécutif adjoint de l'agence onusienne, Luiz Loures.

Chaque année la Russie enregistre entre 70.000 et 80.000 nouvelles infections par le VIH et les décès liés au sida progressent faute de prévention. "Généralement très mal informés, les Russes ne viennent souvent voir le médecin que quand il est déjà trop tard", a indiqué à l'AFP le chef du Centre fédéral russe de lutte contre le sida, Vadim Pokrovski.

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