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Ukraine: les combats continuent, Porochenko renonce à aller à Rio

Ukraine: les combats continuent, Porochenko renonce à aller à Rio

Les affrontements meurtriers entre loyalistes et rebelles prorusses se poursuivent en Ukraine et le président Petro Porochenko à annulé son voyage éclair à Rio pour la finale du Mondial, mettant fin aux spéculations sur une éventuelle rencontre avec Vladimir Poutine.

Six personnes ont été tuées au cours des dernières 24 heures à Donetsk, grande ville contrôlée par les rebelles dans l'est de l'Ukraine et huit autres à Mariinka, une localité de dix mille habitants également tenue par les rebelles et distante de 30 km à l'ouest, ont indiqué dimanche les services médicaux de la région.

Six habitants ont trouvé la mort à Lougansk, autre place forte des insurgés, selon la mairie, tandis que le service de presse de l'"opération antiterroriste" ukrainienne signalait trois militaires tués et deux blessés lors de tirs dimanche matin.

Des journalistes de l'AFP ont visité dimanche un quartier de maisons individuelles de Mariinka, dont les habitants leur ont expliqué qu'une salve de roquettes a touché une demi-douzaine de leurs habitations vers 16 heures samedi, assurant qu'il n'y avait aucun objectif militaire à proximité. Selon des témoins, l'attaque a fait au moins cinq morts dans le quartier.

Vladimir Piskounov, 39 ans, a perdu sa femme. "Nous étions dans la maison quand les roquettes ont frappé. Elle a été touchée d'un éclat dans le dos", explique cet employé des mines. Un impact de roquette est visible dans son jardin, une roquette a dévasté le porche d'entrée de la maison. Une troisième est tombée sur le trottoir juste devant la grille d'entrée qui est toute tordue.

Les forces loyalistes qui parachèvent l'encerclement de Donetsk, sont arrivées cette semaine à une vingtaine de kilomètres de la ville, tandis que Kiev a affirmé avoir effectué des frappes aériennes contre les bases des séparatistes, infligeant aux insurgés de "lourdes pertes" et détruisant une douzaine de blindés et deux batteries de mortiers, tant dans la région de Donetsk que dans celle de Lougansk.

Alors que la confrontation décisive entre forces de Kiev et rebelles semble se rapprocher et que le nombre de victimes a augmenté, avec notamment 19 soldats ukrainiens tués par une salve de roquettes Grad vendredi, le président Petro Porochenko a jugé "impossible" d'assister à la finale du Mondial à Rio.

Samedi encore, les autorités brésiliennes indiquaient qu'il était attendu, mais dans la nuit la présidence ukrainienne annonçait que "compte tenu de la situation qui prévaut aujourd'hui en Ukraine, le chef de l'Etat estime qu'il lui est impossible d'assister à la finale de la Coupe du Monde".

M. Porochenko a exclu ainsi une éventuelle rencontre avec le président russe Vladimir Poutine, alors que Kiev accuse Moscou de jouer un rôle moteur dans la rébellion prorusse. La question ukrainienne pourrait cependant être évoquée malgré tout à Rio, M. Poutine devant y rencontrer la chancelière allemande Angela Merkel, très impliquée dans les efforts internationaux pour trouver une solution politique au conflit.

La Russie, qui avait obtenu en mars le rattachement de la péninsule ukrainienne de la Crimée, suite à un référendum tenu en présence d'unités militaires russes, apporte un soutien diplomatique aux insurgés russophones, tandis que l'Ukraine, où l'on a craint d'abord une intervention armée de Moscou, l'accuse de soutenir les rebelles en leur envoyant agents de services spéciaux, mercenaires et armements. Ainsi, une grande exposition d'armes d'origine russe saisies aux rebelles a été ouverte samedi à Kev.

Les deux parties se livrent aussi une guerre de propagande, diffusant des informations impossibles à confirmer de sources indépendantes, dont des bilans de bombardements aériens ou d'artillerie.

Un des fronts de cette guerre des mots est la frontière, dont l'Ukraine veut regagner le contrôle complet. Kiev en fait une condition essentielle d'un éventuel cessez-le-feu, alors que la diplomatie russe pousse à un cessez-le-feu immédiat et sans conditions qui laisserait de facto des postes-frontières aux mains des insurgés. Les deux parties s'accusent fréquemment de tirer des obus franchissant la frontière, certains porte-parole de Kiev affirmant même que les rebelles tirent exprès vers le territoire russe pour en accuser les forces loyalistes.

Un tir ayant fait un mort dimanche du côté russe a été dénoncé officiellement par Moscou.

"Vers 09h20 (05h20 GMT) un obus est tombé sur Donetsk (petite ville en Russie portant le même nom que la grande ville ukrainienne), tiré du sol ukrainien. Deux maisons ont été endommagées, une personne est morte", a déclaré un porte-parole de la région de Rostov cité par l'agence Itar-Tass. Un vice-ministre russe des Affaires étrangères, Grigori Karassine, a aussitôt déclaré que son pays répondrait, après enquête, avec "des actions fortes et spécifiques", dénonçant "une escalade dangereuse à la frontière".

so-via/jh

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