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Yémen: les rebelles chiites acceptent de remettre Amrane à l'armée

Yémen: les rebelles chiites acceptent de remettre Amrane à l'armée

Les rebelles chiites d'Ansaruallah au Yémen ont annoncé samedi qu'ils allaient se retirer d'Amrane, une ville aux portes de Sanaa, conquise cette semaine, pour la remettre à l'armée, au lendemain d'une mise en garde du Conseil de sécurité de l'ONU.

En prenant mardi Amrane après d'âpres combats contre l'armée, les rebelles d'Ansaruallah, dits houthis, ont atteint les portes de Sanaa, la capitale, faisant peser une menace sur la transition politique au Yémen, en butte à un essor d'Al-Qaïda et à un courant séparatiste dans le Sud.

"Nos hommes armés vont se retirer d'Amrane dès le déploiement dans la ville d'un régiment de l'armée", parti samedi de Saada, le fief des rebelles chiites, a expliqué le porte-parole d'Ansaruallah Mohamed Abdessalam à l'AFP, précisant que cet arrangement avait été "négocié avec le ministère de la Défense" à Sanaa.

L'arrivée de ce contingent à Amrane, située à 200 km de Saada, est prévue "plus tard dans la journée", a ajouté le porte-parole, notant qu'il serait suivi par "d'autres unités de l'armée relevant du ministère de la Défense".

"Dès le déploiement de l'armée, il n'y aura plus de raison pour la présence de groupes armés dans la ville", a assuré M. Abdessalam, expliquant qu'Amrane avait été "nettoyée des takfiris", les partisans du parti islamiste sunnite Al-Islah, principal rival d'Ansaruallah.

Les rebelles chiites, qui ont multiplié depuis début mars les attaques contre l'armée, sont soupçonnés de vouloir élargir leur zone d'influence dans le futur Etat fédéral qui doit compter six provinces.

Vendredi, le Conseil de sécurité de l'ONU avait pressé les rebelles d'Ansaruallah de se retirer d'Amrane et réitéré son soutien au président yéménite Abd Rabbo Mansour et au processus de transition politique.

Dans une déclaration unanime, les 15 pays membres du Conseil avaient aussi répété leur menace de prendre des sanctions ciblées contre ceux qui entravent la transition.

Ils ont exigé que "les rebelles houthis, tous les groupes armés et les parties impliquées dans les violences abandonnent le contrôle de Amrane et rendent armes et munitions saisies à Amrane aux autorités nationales".

Tout en soulignant que "les unités militaires respectent leur obligation de neutralité au service de l'Etat", ils ont aussi demandé que les violences actuelles dans le Nord "ne s'étendent pas à d'autres parties du pays, notamment Sanaa".

Mais les hostilités continuent, notamment autour du Mont al-Dhine, qui commande la route entre Amrane et Saada, a indiqué à l'AFP le porte-parole d'Ansaruallah.

"Les affrontements se sont poursuivis samedi autour du Mont al-Dhine et à Dharwan", une localité à la position stratégique sur la route menant à Sanaa, a-t-il déclaré.

Un nouveau front a, en outre, été ouvert ces derniers jours dans la province voisine de Al-Jawf (nord-est), frontalière de l'Arabie saoudite, où des affrontements entre des rebelles chiites et des tribus fidèles au parti Al-Islah ont fait vendredi sept morts dans les deux camps, selon des sources tribales.

Ces affrontements ont été déclenchés jeudi lorsque des partisans d'Al-Islah, "soutenus par la 115e brigade de l'armée", ont marché sur la région d'Al-Ghayl et d'As-Safra pour la prendre aux militants d'Ansaruallah, qui ont "riposté et mis en échec leur tentative", a déclaré à l'AFP une source de la rébellion chiite.

La prise d'Amrane a mis les houthis aux portes de Sanaa, située 50 km plus au sud, accentuant la pression sur les autorités qui ne cessent de rappeler que la capitale "est une ligne rouge" à ne pas franchir.

Les bilans sur les quatre jours de combats ayant conduit à la prise de cette ville de 120.000 habitants sont contradictoires. Certaines sources ont évoqué jusqu'à 400 morts, mais il est impossible de les vérifier de source indépendante.

Le président Hadi a appelé vendredi à lever l'état d'alerte des forces armées et de sécurité à Sanaa et dans les provinces voisines, lors d'une réunion avec les hauts cadres de l'armée.

Les rebelles houthis sont fortement implantés dans le nord du pays, où ils contrôlent la province de Saada. Ils sont issus du zaïdisme, une branche du chiisme majoritaire dans le nord du Yémen, alors qu'à l'échelle nationale, les sunnites sont prédominants.

bur-tm/faa

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