Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

RDC: tensions à Lubumbashi pour l'anniversaire de la sécession katangaise

RDC: tensions à Lubumbashi pour l'anniversaire de la sécession katangaise

Les forces de l'ordre étaient déployées en nombre vendredi à Lubumbashi, deuxième ville de la République démocratique du Congo (RDC), sous tension à l'occasion de l'anniversaire de la sécession katangaise, selon le correspondant local de l'AFP.

Des renforts policiers et militaires lourdement armés étaient visibles devant la radiotélévision publique, à l'aéroport, sur la place de la Poste ou encore aux abords du gouvernorat de la capitale de la province du Katanga, dans le sud-est du pays.

Les rebelles Kata Katanga ont annoncé à plusieurs reprises en juin qu'ils attaqueraient la ville le 11 juillet pour y proclamer l'indépendance du Katanga et hisser le drapeau sécessionniste en face de la Poste, à côté de la statue de Moïse Tshombe, père et président d'une éphémère République du Katanga (1960-1963), jamais reconnue par la communauté internationale.

Dans l'est de la ville, des coups de feu ont été entendus à l'aube et dans la matinée, selon des habitants.

De source municipale, on indique que des soldats ont tiré en l'air pour disperser des mineurs clandestins qui avaient envahi la concession chinoise de la Ruashi Mining Company et que les incidents de ce genre sont fréquents. Plusieurs personnes affirment néanmoins avoir entendu des "échanges de tirs".

Les taxis étaient bien moins nombreux que d'habitude, beaucoup de boutiques avaient fermé à la mi-journée et les quartiers habituellement animés étaient faiblement fréquentés.

Selon le journaliste de l'AFP, plusieurs jeunes hommes en guenilles ont été arrêtés de façon musclée par des soldats apparemment nerveux.

Soutenu par l'Union minière du Haut-Katanga, entreprise belge qui allait être nationalisée en 1967, Moïse Tshombe avait proclamé l'indépendance du Katanga le 11 juillet 1960, déclenchant une guerre civile quelques jours seulement après l'accession de l'ex-Congo belge à l'indépendance (30 juin 1960).

La province rebelle allait être rattachée de force à la jeune république congolaise début 1963, après l'intervention d'une force militaire onusienne.

Le Katanga est la région la mieux dotée de la RDC, du fait de son sous-sol extrêmement riche en minerais (cobalt et cuivre notamment), mais à l'image du reste du pays, la plus grande partie de la population vit dans la misère.

La rébellion Kata Katanga ("Détacher le Katanga", en swahili) est revenue sur le devant de la scène en 2011 peu avant l'élection présidentielle qui a permis cette année-là au président congolais Joseph Kabila de se maintenir au pouvoir pour un nouveau mandat de cinq ans.

Selon le groupe d'experts de l'ONU pour la RDC, le mouvement manque de coordination et serait instrumentalisé par certaines "élites politiques et économiques nationales et provinciales" au gré de leurs intérêts.

En mars 2013, près de 250 combattants se réclamant du mouvement Kata Katanga, étaient entrés dans la ville sans être inquiétés, jusqu'à ce que des combats éclatent sur la place de la Poste après qu'ils eurent abaissé le drapeau national pour hisser celui, blanc, vert et rouge, du Katanga indépendant. Ces affrontements avaient fait officiellement 23 morts, et une centaine de miliciens s'étaient rendus ce jour-là à la Mission de l'ONU en RDC (Monusco).

Le gouvernement congolais a annoncé mercredi la libération de plus de 140 miliciens Kata Katanga ayant bénéficié de la loi d'amnistie promulguée en février. Pour bénéficier de cette loi, les personnes concernées doivent signer un engagement personnel à ne plus jamais prendre les armes.

str/mj/mbb/sba

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.