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Crise de la BES : Lisbonne joue l'apaisement, les marchés rassérénés

Crise de la BES : Lisbonne joue l'apaisement, les marchés rassérénés

Sous pression, les autorités du Portugal ont multiplié vendredi les signes d'apaisement afin d'enrayer la crise de la plus grande banque privée du pays, un message entendu par les marchés qui se remettaient doucement des frayeurs subies la veille.

Le Premier ministre Pedro Passos Coelho a écarté le scénario d'une intervention publique pour venir en aide à la banque BES, exposée aux graves difficultés financières du reste du groupe Espirito Santo.

"Il n'y a aucune raison pour que l'Etat intervienne dans une banque qui a des fonds propres solides et qui dispose d'une marge confortable pour faire face à toute éventualité, même la plus adverse", a-t-il assuré.

En clair, la banque pourrait tenir le choc d'un éventuel défaut de paiement d'une des nombreuses sociétés de l'empire Espirito Santo, dont l'image a été ternie par la découverte de pertes de 1,3 milliard d'euros dissimulées par la holding Espirito Santo International (ESI).

"Les épargnants ont toutes les raisons de faire confiance à la BES quant à la sécurité de leurs économies", a insisté M. Passos Coelho.

En dernier ressort, le gouvernement peut toujours compter sur 6,4 milliards d'euros non utilisés de l'enveloppe de 12 milliards d'euros prévue pour la recapitalisation des banques dans le cadre du plan de sauvetage du Portugal, qui a pris fin en mai dernier.

Peu avant, la Banque du Portugal s'est elle aussi employée à rassurer épargnants et investisseurs, en affirmant que "la BES possède des réserves financières suffisantes pour absorber un éventuel impact négatif de son exposition à la branche non financière du groupe Espirito Santo".

La cotation du titre de la BES, suspendu jeudi après avoir plongé de 17,24%, a repris en milieu de matinée à la Bourse de Lisbonne et rebondissait de 4,91% à 12H10 GMT après un bref passage dans le rouge. En chute de 4,18% la veille, la place lisboète progressait de 2,3%.

La Commission européenne a également volé au secours du Portugal. "Le système financier portugais a été nettement renforcé au cours des dernières années grâce à sa recapitalisation", a déclaré un porte-parole.

Une certaine accalmie était de retour sur les marchés européens vendredi, secoués jeudi en raison des craintes d'une contagion de la crise de la BES aux autres pays fragiles de la zone euro.

Sur le marché de la dette, le taux d'emprunt du Portugal à dix ans reculait à 3,879% contre 3,985% la veille, une détente également perceptible pour l'Espagne et l'Italie.

"La Banque du Portugal, qui a annoncé que la BES avait les moyens de faire face aux difficultés de son groupe, a rassuré le marché et calmé le jeu", a relevé Nordine Naam, stratégiste chez Natixis.

Les marchés boursiers semblaient, eux aussi, rassérénés, mais restaient "prudents sur la situation au Portugal", commentaient les analystes de ETX Capital.

Soucieux de freiner la chute de la BES, le gendarme de la Bourse portugaise a décidé d'interdire pendant la journée de vendredi la vente à découvert du titre, un mécanisme spéculatif qui consiste à parier sur la baisse d'une action.

La cotation a repris après la diffusion dans la nuit de jeudi à vendredi d'un communiqué dans lequel la BES a chiffré à 1,18 milliard d'euros son exposition directe au reste du groupe Espirito Santo, dont la solvabilité a cristallisé les inquiétudes des marchés.

La BES a reconnu avoir placé auprès de ses clients 853 millions d'euros de titres de dette des autres sociétés du groupe. Et elle a surtout assuré que son matelas financier, soit 2,1 milliards d'euros, était supérieur à son exposition directe et indirecte au groupe.

Un chiffre qui semblait convaincre les experts: "La situation d'Espirito Santo ne constitue pas une menace pour l'ensemble du système bancaire", jugent les analystes de Barclays.

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