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Malgré leurs blessures, deux frères bravent encore les taureaux de Pampelune

Malgré leurs blessures, deux frères bravent encore les taureaux de Pampelune

L'un a passé plus d'un mois en chaise roulante après s'être blessé en 2013 lors des célèbres lâchers de taureaux de la San Fermin. L'autre a reçu un coup de corne. Malgré les blessures, deux frères américains sont de retour cette année sur les pavés glissants de Pampelune.

"Tout le monde voyait à quel point ma blessure m'avait gêné et on me demandait tout le temps si j'allais revenir. Bien sûr que je voulais revenir", lançait Peter Mulligan après la course, mardi, lorsque des milliers de coureurs vêtus des traditionnels habit blanc et foulard rouge ont dévalé rapidement les ruelles du centre de cette ville du nord de l'Espagne.

Cet avocat de 43 ans s'est brisé la cheville l'année dernière en tombant, bousculé par un autre coureur qui fuyait les cornes d'un taureau.

"Je me suis motivé pendant ma rééducation. A chaque fois que j'avais envie de me relâcher et de ne pas faire ce que le docteur me disait, je me forçais pour être sûr d'éviter les séquelles et de pouvoir revenir", ajoute le passionné originaire du New Jersey, qui a amené son fils Sam, âgé de 18 ans, venu courir pour la première fois.

Peter Mulligan avait passé plusieurs jours à l'hôpital de Pampelune en juillet dernier après sa chute. A son retour aux Etats-Unis, il avait dû se déplacer en chaise roulante pendant plus d'un mois, avant de marcher avec des béquilles jusqu'en novembre.

"C'est bon de se remettre en selle", raconte ce passionné dans un bar bondé de la place principale de la vieille ville. Même si, avoue-t-il, il était un peu nerveux avant la première course, lundi.

Il y a deux ans, c'est son frère adoptif, Aryeh Deutsch, un ingénieur de 40 ans, qui avait été blessé: tombé au sol avec d'autres coureurs, il avait reçu un coup de corne d'un taureau d'une demi-tonne.

Qu'importe. Tous les ans sans exception depuis 2004, les deux frères courent devant les taureaux de combat: 60 courses au total auxquelles ils comptent bien ajouter les huit "encierros" prévus jusqu'à la fin de ces fêtes, le 14 juillet.

"Je cours avec les taureaux à Pampelune, en Espagne, avec mon frère. Le reste du temps, je parle avec mon frère des courses de taureaux à Pampelune": Peter Mulligan affiche sans détour sa passion mordante sur son compte Twitter.

Mondialement connues, immortalisées sous la plume de l'écrivain américain Ernest Hemingway dans son livre "Le soleil se lève aussi", publié en 1926, les fêtes de la San Fermin attirent chaque année des touristes venus de toute l'Espagne et de l'étranger, France, Italie, Etats-Unis, Australie ou Canada notamment.

Perdues dans le Moyen Age, les origines de ces fêtes mêlent les célébrations religieuses, en hommage à San Fermin, le saint patron de la Navarre, la tradition des foires commerciales et celle de la corrida.

Chaque matin à huit heures, des milliers de coureurs s'élancent sur le parcours de 848,6 mètres à travers d'étroites rues pavées qui n'ont pas beaucoup changé depuis les visites d'Hemingway.

Le parcours mène les taureaux jusqu'aux arènes,où ils sont, le plus souvent, mis à mort lors de la corrida du soir.

Le dangereux rituel a fait 15 morts depuis 1911, dont le dernier en 2009.

"Tu y penses évidemment mais sans te laisser déstabiliser. Tu l'utilises à ton avantage, cela te permet t'apprendre et tu continues à courir", confie Aryeh Deutsch.

Les deux frères s'entraînent toute l'année, alternant exercices physiques et visites d'élevage où il observent les taureaux afin de mieux comprendre leurs instincts.

"J'ai eu peur pour ma première course", témoigne Sam Mulligan. "Mais j'ai eu l'impression d'être mieux préparé que beaucoup d'autres, grâce à mon père".

ds/elc/ib/abk

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