L'Egypte a appelé mercredi Israël et le Hamas palestinien à mettre fin à l'escalade des violences dans la bande de Gaza, tout en minimisant les attentes quant à une possible trêve grâce à une médiation du Caire.
Frontalière d'Israël et de Gaza, enclave contrôlée sur le plan sécuritaire par le Hamas et sous blocus israélien, l'Egypte, premier pays arabe à avoir signé un traité de paix avec Israël en 1979, a souvent joué un rôle d'intermédiaire entre l'Etat hébreu et le Hamas.
Mais pour ce récent cycle de violences, qui en moins de deux jours a déjà fait plusieurs dizaines de morts, tous Palestiniens dont des femmes et des enfants, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Badr Abdel Laty, a affirmé à l'AFP qu'il n'y avait "pas de médiation à proprement parler".
"Les efforts diplomatiques égyptiens ont pour objectif de faire cesser immédiatement les agressions israéliennes et d'arrêter les violences et les représailles", a-t-il toutefois indiqué, ajoutant que "ces contacts n'avaient pas donné de résultat jusqu'alors".
Oussama Hamdane, un dirigeant du Hamas basé à Beyrouth, a confirmé à l'AFP: "il n'y a pas de négociation pour un cessez-le-feu au sens traditionnel de ce terme mais il y a des contacts réguliers".
"Les Israéliens ne sont pas intéressés par une médiation, ils veulent que nous nous rendions", a-t-il accusé. Mais, a-t-il promis, "la situation va devenir plus claire dans quelques heures: nous allons répondre à cette escalade et peut-être qu'Israël réalisera que l'escalade ne l'aide pas".
L'aviation israélienne a entamé dans la nuit de lundi à mardi un intense pilonnage de l'enclave palestinienne en représailles à de nombreux tirs de roquettes du Hamas et d'autres mouvements radicaux. Il s'agit de l'affrontement le plus meurtrier depuis novembre 2012 à Gaza.
Le président égyptien de l'époque, l'islamiste Mohamed Morsi, depuis destitué par l'armée, avait alors dénoncé une "agression israélienne", envoyant son Premier ministre à Gaza en signe de soutien aux Palestiniens. Le chef d'Etat issu des Frères musulmans --auxquels le Hamas est lié-- était parvenu à obtenir une trêve.
Mais sous la présidence de son successeur, l'ex-chef de l'armée Abdel Fattah al-Sissi qui l'a destitué, le Hamas a été interdit en Egypte, accusé d'avoir collaboré à des attentats dans le pays, tandis que l'armée annonce régulièrement avoir détruit des centaines de tunnels reliant Gaza au Sinaï égyptien.
M. Sissi soutient fermement le président palestinien Mahmoud Abbas, à la tête de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui a récemment conclu un accord de réconciliation avec son rival du Hamas pour mettre fin à la division politique depuis 2007. Un communiqué de la présidence égyptienne a fait état d'une conversation téléphonique tard mardi entre les deux dirigeants autour de la "situation qui se détériore sur le terrain".
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