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Moscou et Européens poussent Kiev à prolonger la trêve

Moscou et Européens poussent Kiev à prolonger la trêve

Moscou et les Européens représentés par Berlin et Paris, ont cherché lundi à pousser Kiev à prolonger le cessez-le feu dans l'Est séparatiste, mais le président ukrainien réservait sa réponse sur cette décision qui risquerait de mécontenter son opinion publique.

A l'occasion de nouvelles négociations téléphoniques à quatre, Vladimir Poutine a appelé lundi à une reconduction du cessez-le-feu, tandis que, selon la présidence française, le président russe et son homologue ukrainien Petro Porochenko ont accepté de travailler sur "un cessez-le-feu bilatéral entre les autorités ukrainiennes et les séparatistes".

Près de trois heures après la fin de cet entretien, Kiev gardait le silence sur ce point crucial. Un bref communiqué de la présidence a annoncé que M. Porochenko avait informé ses interlocuteurs sur la situation dans les régions rebelles de Donetsk et de Lougansk, et souligné que "malheureusement, les points d'accord atteints lors de l'entretien précédent à quatre n'ont pas été respectés".

Une réunion du conseil national de sécurité et de défense présidée par M. Porochenko avait lieu lundi soir à Kiev, selon une source proche de la présidence.

Les autorités ukrainiennes avaient annoncé que la décision sur la prolongation ou non du cessez-le-feu serait prise avant l'heure de son expiration, soit avant 19H00 GMT lundi.

M. Porochenko se trouve confronté à la fois aux pressions russes et occidentales et à une opinion publique paraissant favorable à la reprise des opérations militaires contre les séparatistes et convaincue que la suspension des combats permet à ces derniers de recevoir de nouveaux renforts de Russie.

Pour satisfaire cette dernière, il devrait pouvoir présenter des perspectives réalistes de la fin rapide du conflit au cours duquel les Ukrainiens se sont sentis humiliés par des séparatistes pro-russes bien armés et entraînés.

Les entretiens de lundi semblent avoir apporté quelques progrès sur ce plan, mais qui demandent encore à être concrétisés.

Ainsi, selon Paris, les présidents russe et ukrainien sont également convenus de travailler à l'"instauration rapide, avec l'OSCE, d'un mécanisme effectif de contrôle de la frontière" et la "poursuite des libérations d'otages et de prisonniers des deux côtés, sur la base des listes de noms établies".

Selon un porte-parole d'Angela Merkel, le président Poutine s'est dit prêt à "autoriser l'accès de gardes-frontières ukrainiens sur le territoire russe", une indication confirmée par le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

"A la frontière russo-ukrainienne, ils doivent contrôler avec leurs collègues russes les endroits où les séparatistes du côté ukrainien occupent des postes frontières", a-t-il ajouté.

Cela risque d'apparaître insuffisant aux Ukrainiens qui voudraient reprendre rapidement manu militari la maîtrise complète de leur frontière.

Le "groupe de contact", qui compte un ex-président ukrainien, l'ambassadeur de Russie à Kiev et des membres de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), devait se réunir encore ce lundi "pour trouver un accord sur la mise en oeuvre de ces différents points".

Les chefs des diplomaties russe et ukrainienne devaient également se parler dans la journée.

Selon le Kremlin, le président russe a souligné "l'importance d'une prolongation du cessez-le-feu" tandis que l'ensemble des "dirigeants se sont prononcés pour l'organisation urgente d'une troisième série de consultations entre les représentants de Kiev" et les insurgés, indique le communiqué.

Un leader séparatiste de Donetsk, Andriï Pourhine, a déclaré à l'agence de presse russe Interfax que de tels entretiens pourraient se dérouler dès mardi, d'abord pour échanger des listes de prisonniers. Selon lui, les forces de Kiev détiendraient "plus de 190" militants séparatistes.

Le cessez-le-feu, décrété par Kiev il y a dix jours et accepté ensuite par les rebelles, a été violé à plusieurs reprises au cours de combats sporadiques.

Lundi, au moment où s'engageaient les entretiens téléphoniques au sommet, et à quelques heures de l'expiration du cessez-le-feu, Kiev a annoncé l'arrestation de cinq "saboteurs" qui s'apprêtaient à faire sauter un train transportant du matériel militaire, dans la région de Kharkiv (est).

Les hommes, tous des Ukrainiens habitant à Kharkiv, ont été pris en flagrant délit, a indiqué à l'AFP un porte-parole local du SBU, services spéciaux ukrainiens, Vladyslav Abdoula. Ils oeuvraient "sous les ordres directs" d'un chef local séparatiste connu, Igor Bezler, dit "Bies" ("démon" en ukrainien), de la région de Donetsk, plus précisément de la ville de Gorlovka.

Selon le SBU, Bezler avait été identifié comme citoyen russe ayant subi une formation militaire dans une unité de renseignements.

bur-via/sym

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