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UE: les socialistes ont eux-mêmes éliminé leurs chances de présider le Conseil

UE: les socialistes ont eux-mêmes éliminé leurs chances de présider le Conseil

Après que les dirigeants européens ont désigné vendredi le conservateur Jean-Claude Juncker à la présidence de la Commission européenne, les socialistes doivent impérativement s'entendre sur un candidat s'ils veulent décrocher l'influente présidence du Conseil.

La fonction a été revendiquée lors de la réunion des dirigeants socialistes à Paris le 21 juin en contrepartie de leur soutien à Jean-Claude Juncker.

Les leaders européens doivent se retrouver le 16 juillet pour compléter les nominations à la tête des institutions de l'UE, dont le président du Conseil, chargé de préparer et de conduire les travaux des dirigeants européens, et le chef de la diplomatie européenne. L'un des deux postes doit être confié à une femme.

Mais l'Italien Matteo Renzi a brouillé les cartes vendredi. "Il faut voir si la présidence du Conseil revient aux socialistes, car il y a une discussion en cours entre les forces politiques européennes", a-t-il lancé à l'issue du sommet de Bruxelles.

Et il a écarté sèchement la candidature de son compatriote Enrico Letta, 48 ans. "Le nom de Letta n'a jamais été évoqué pour la présidence du Conseil", a-t-il affirmé.

"La présidence de la Commission, la présidence du Conseil de l'UE et la présidence de la Banque centrale européenne sont les trois grands postes dans l'UE. L'Italie a la présidence de la BCE, il est difficile qu'une autre présidence lui revienne. Cela m'a été dit dès le départ", a-t-il soutenu.

"Nous avons compris que nous devons oublier la candidature de Letta", a confié à l'AFP une source française.

L'exigence de plusieurs Etats dont la France de confier la présidence du Conseil de l'UE à un ressortissant d'un des pays membres de la zone euro écarte par ailleurs la potentielle candidature de la Première ministre du Danemark, Helle Thorning-Schmidt, 48 ans, car son pays a refusé d'adopter la monnaie unique.

"Dommage, car elle a beaucoup d'atouts: Premier ministre, femme, ancienne députée européenne, elle est en outre appréciée par la chancelière Angela Merkel et par David Cameron", souligne un diplomate français.

"Mais l'un des objectifs des cinq prochaines années va être de récréer l'Europe à partir de la zone euro. Il est impossible de piloter l'Europe hors de la zone euro", a expliqué à l'AFP un responsable européen.

L'élimination de ces deux candidatures fait tomber à l'eau l'idée des socialistes de "donner un coup de jeune" à la présidence du Conseil face à Jean-Claude Juncker, 59 ans, vieux routier de la politique européenne inconnu de la grande majorité des citoyens européens et à l'image déteriorée par une campagne de presse hostile au Royaume Uni.

"Il est regrettable que de bons candidats ne soient pas choisis pour de mauvaises raisons", a déploré un diplomate européen.

Les socialistes européens doivent impérativement s'entendre sur une personnalité sous peine de perdre la fonction. "Le problème est que nous n'avons pas un grand vivier de candidats", souligne-t-on à Paris.

L'homme ou la femme présenté par la famille socialiste devra être accepté par tous leurs partenaires, car les dirigeants européens ont décidé vendredi que le président du Conseil et le Haut représentant pour les affaires extérieures "seront agréés à l'unanimité, par esprit de consensus", a précisé un responsable européen. Une manière de ne pas braquer davantage le Premier ministre britannique David Cameron, à qui ils ont imposé Jean-Claude Juncker.

Les difficultés des socialistes font le jeu des conservateurs européens. Ils revendiquent désormais ouvertement le poste de président du Conseil pour un des leurs ou un représentant de la famille libérale européenne.

"Il revient à Herman van Rompuy de trancher la question", a commenté Matteo Renzi, très favorable a l'attribution du poste de chef de la diplomatie européenne à un socialiste, comme ce fut le cas en 2009 avec la nomination de la travailliste Britannique Catherine Ashton. La candidature de l'Italienne Federica Mogherini, actuelle ministre des Affaires étrangères, est "une hypothèse".

Les français sont pour le moment discrets. François Hollande a simplement dit vendredi vouloir "une organisation autour de grandes vice-présidences" pour la prochaine commission européenne qui entrera en fonctions en octobre et annoncé qu'il demandera "une vice-présidence" pour le commissaire désigné par la France.

csg/ml

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