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L'UE s'associe avec l'Ukraine, la Géorgie et la Moldavie malgré Moscou

L'UE s'associe avec l'Ukraine, la Géorgie et la Moldavie malgré Moscou

L'Union européenne a signé vendredi un accord d'association qualifié d'"historique" avec l'Ukraine, la Géorgie et la Moldavie, trois ex-républiques soviétiques qui ont réaffirmé leur volonté de résister aux pressions de la Russie pour se rapprocher du bloc des 28.

"Quel grand jour! Peut-être le plus important pour mon pays depuis l'indépendance" en 1991, a lancé le président ukrainien Petro Porochenko.

Moscou a aussitôt réagi en affirmant que l'accord entre l'Ukraine et l'UE aurait de "graves conséquences", selon un haut responsable russe.

Les accords ont été formellement signés pour chacun des trois pays à Bruxelles par les 28 chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE, réunis pour un sommet de deux jours, avec M. Porochenko et les Premiers ministres géorgien Irakli Garibachvili et moldave Iurie Leanca.

"C'est un grand jour pour l'Europe (...). L'Union européenne se tient à vos côtés, aujourd'hui plus que jamais", a déclaré Herman Van Rompuy, le président du Conseil européen, en s'adressant aux dirigeants des trois pays.

Il a affirmé que "rien, dans l'accord, n'est susceptible d'affecter la Russie". L'accord "est positif, il n'est pas contre quiconque", a renchéri le président de la Commission, José Manuel Barroso.

M. Porochenko a indiqué que l'objectif de son pays était désormais d'entamer le long processus pour adhérer à l'UE, une perspective qui n'est pas l'objectif de l'accord d'association. "Longue vie à l'Ukraine, longue vie à l'Europe!", a-t-il lancé en concluant son intervention, applaudie par les dirigeants de l'UE.

La perspective d'une adhésion de l'Ukraine de l'UE est loin de faire l'unanimité au sein des 28, certaines capitales ne souhaitant pas aggraver les tensions avec Moscou.

Le président ukrainien a signé le second volet de l'accord d'association, celui d'ordre commercial qui vise en particulier à supprimer l'essentiel des barrières douanières entre l'Ukraine et les pays de l'UE. Le premier volet, d'ordre politique, avait été signé en mars par le Premier ministre, Arseni Iatseniouk.

La signature du document avait été initialement prévue en novembre 2013 avant la volte-face du président ukrainien Viktor Ianoukovitch, qui a préféré se tourner vers la Russie pour obtenir une aide économique. Cette décision avait entraîné le mouvement de contestation qui a conduit à la chute du président, suivie de l'annexion de la Crimée par la Russie puis de l'insurrection séparatiste dans l'Est.

La Russie a averti cette semaine qu'elle prendrait des "mesures de protection" s'il s'avérait que l'accord d'association nuisait à son économie. L'UE affirme que la Russie a tout à gagner d'une modernisation de l'économie de ses voisins.

L'accord d'association, inédit dans l'histoire de l'UE, porte sur une large coopération en échange, par les trois pays, d'engagements pour l'Etat de droit et la lutte contre la corruption.

"L'accord d'association représente le plan directeur pour l'européeanisation de la Géorgie", a déclaré son Premier ministre Garibachvili, en affirmant sa détermination à mener à bien "les réformes" réclamées par l'UE même si elles seront "difficiles".

Pour la Moldavie, "le choix de l'intégration européenne est définitif (...) Nous voulons devenir un membre à part entière de la famille européenne", a déclaré son Premier ministre Leanca. Mais "nous allons être soumis à de très fortes pressions", a-t-il prévenu, en faisant notamment allusion à la Transnistrie, une région séparatiste dont la Russie a reconnu l'indépendance.

Les trois accords d'association doivent désormais être ratifiés par les trois pays ainsi que par les 28 de l'UE, un processus qui devrait prendre plusieurs mois.

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