Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Human Rights Watch soupçonne l'Arabie d'espionner ses dissidents

Human Rights Watch soupçonne l'Arabie d'espionner ses dissidents

Human Rights Watch (HRW) a annoncé vendredi soupçonner l'Arabie saoudite de recourir à des logiciels spécialisés lui permettant d'espionner ses dissidents et notamment leurs téléphones portables.

"Des chercheurs indépendants en sécurité ont identifié dans un rapport le 24 juin 2014 des logiciels de surveillance fabriquées par la firme italienne Hacking Team, qui semblent cibler des personnes à Qatif", une localité à la pointe de la contestation dans l'est saoudien, région à majorité chiite, affirme HRW dans un communiqué.

"Nous avons relevé comment les autorités saoudiennes mettent la pression de façon systématique sur les internautes qui utilisent les réseaux sociaux pour dénoncer les violations des droits de l'Homme" dans le royaume, explique Cynthia Wong, chercheuse à HRW citée dans le communiqué.

Elle ajoute qu'"il semble que les autorités peuvent maintenant pirater des téléphones mobiles (...) pour intimider et faire taire les voix indépendantes".

HRW indique que des chercheurs en sécurité du Citizen Lab de Toronto ont identifié une version "malveillante" d'une application fournissant un accès aux informations liées à Qatif et qui, si elle est installée sur un téléphone mobile, l'infecte avec des logiciels d'espionnage créés par Hacking Team, qui ne vend ses produits qu'à des gouvernements.

Le logiciel-espion permet de voir l'historique des appels téléphoniques, des SMS, des contacts et des mails, indique l'organisation, ajoutant qu'il permet aussi aux autorités de prendre des photos ou d'enregistrer des conversations à l'insu du propriétaire du téléphone.

Des manifestations dans la province orientale, où se concentre la majorité des quelque deux millions de chiites saoudiens qui se plaignent de discrimination de la part du pouvoir sunnite, avaient éclaté en 2011 dans la foulée du Printemps arabe.

Les manifestations avaient pris une tournure violente en 2012 et les heurts entre la police et les manifestants ont fait 24 morts, dont au moins quatre policiers, selon des militants saoudiens.

La tension était retombée en août 2102 lorsque sept principaux dignitaires chiites de Qatif avaient annoncé accueillir favorablement l'appel du roi Abdallah à la création d'un centre de dialogue interconfessionnel entre sunnites et chiites.

bur/tm/cbo

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.