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Fukushima: colère de militants et actionnaires à l'assemblée générale de Tepco

Fukushima: colère de militants et actionnaires à l'assemblée générale de Tepco

Quelques dizaines de militants antinucléaires ont vivement protesté jeudi à Tokyo devant la salle ou la compagnie d'électricité Tepco, gérante de la centrale accidentée de Fukushima, réunissait ses actionnaires, eux aussi en partie remontés.

Munis de haut-parleurs, les manifestants se sont heurtés à l'entrée à des vigiles et personnels de Tokyo Electric Power (Tepco).

Des membres de l'organisation Greenpeace étaient venus habillés de combinaisons et de masques, bien décidés à faire entendre leur voix pour demander à Tepco d'en finir avec l'énergie atomique.

Greenpeace a acheté quelques actions de Tepco (ainsi que de la compagnie de l'ouest Kansai Electric Power et du concepteur de réacteurs Hitachi) pour pouvoir participer à l'assemblée générale des actionnaires et émettre un avis sur les résolutions proposées.

Katsutaka Idogawa, ex-maire de la ville de Futaba qui héberge en partie la centrale Fukushima Daiichi, a directement invectivé les pro-nucléaires, dirigeants de Tepco compris.

"Et vous, pourquoi vous n'êtes pas exposés aux radiations ? Pourquoi vous n'avez pas perdu vos terres ?", a-t-il crié dans la salle.

Futaba a été entièrement évacuée après le désastre du 11 mars 2011 dû à la fusion du coeur de trois des six réacteurs du site après le passage d'un gigantesque tsunami.

Le niveau de radioactivité ambiant y reste extrêmement élevé et son accès est interdit sauf autorisation spéciale. A l'instar de plusieurs autres dans un rayon de 20 kilomètres, cette agglomération restera inhabitable pendant des années si ce n'est des décennies.

M. Idodgawa, qui avait acheté l'an passé des action de Tepco, est d'autant plus énervé que les anciens habitants n'ont selon lui touché de dommages et intérêts que tardivement et pas autant que voulu.

Une actionnaire, qui réside non loin d'une autre centrale de Tepco, Kashiwazaki-Kariwa, près de Niigata (nord-ouest), a exigé de la compagnie l'abandon de l'énergie nucléaire.

"Allez-vous répéter les mêmes erreurs à Niigata qu'à Fukushima ?", s'est-elle fâchée. Et la même d'appeler les autres petits porteurs à demander le démantèlement de Kashiwazaki-Kariwa, le plus grand complexe atomique du monde avec sept réacteurs.

"Nous avons pour mission de fournir de l'électricité de façon constante et au plus bas prix possible (...) et comme le reconnaît le gouvernement, l'énergie nucléaire est une importante ressource de base pour un pays dépourvu de richesses naturelles", a répliqué le patron de Tepco, Naomi Hirose, reprenant mot pour mot les propos des représentants de l'Etat, principal actionnaire de Tepco que les pouvoirs publics ne cessent de renflouer.

Le gouvernement de droite de Shinzo Abe souhaite remettre en exploitation ceux des 48 réacteurs nucléaires du pays qui auront été jugés sûrs par l'autorité de régulation du secteur sur la base de normes rendues plus sévères après l'accident de Fukushima.

kh-kap/jlh/ros

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