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Destruction d'armes chimiques syriennes: mise en garde en Crète

Destruction d'armes chimiques syriennes: mise en garde en Crète

Des habitants de Crète, grande île touristique grecque dans le sud-est de la Méditerranée, ont mis en garde jeudi contre le risque qu'encourt la région avec la destruction programmée d'armes chimiques syriennes au large.

L'avertissement intervient quelques jours avant l'arrivée du navire américain MV Cape Ray au port de Gioia Tauro, dans le sud de l'Italie, où il embarquera armes et produits chimiques syriens qu'il ira ensuite détruire dans l'est de la Méditerranée.

"Ce sera la première fois qu'une telle destruction aura lieu sur un navire et le risque d'un accident est évident", a indiqué à l'AFP Dimitris Petrakis, membre de l'initiative de Héraklion, chef-lieu de Crète, contre cette destruction.

Mercredi soir, les militants ont organisé un concert à Héraklion, qui a rassemblé un millier de personnes selon les organisateurs et 500 selon la police locale, pour protester de nouveau contre cette action.

Washington a indiqué mercredi que le Cape Ray avait quitté le matin-même le port espagnol de Rota en direction de Gioia Tauro où il doit arriver début juillet.

Le navire a été envoyé des Etats-Unis le 27 janvier par le Pentagone.

La procédure de destruction des armes chimiques syriennes en Méditerranée a suscité des protestations locales en Crète depuis plusieurs mois.

"Quelques initiatives locales ont également eu lieu dans le sud de l'Italie mais sont moins importants vu le fait que l'information sur le sujet est minime", a déploré Vaguélis Pissias, responsable de l'initiative grecque.

Les gouvernements grec et italien ont assuré qu'il n'y a aucun risque environnemental. De son côté "l'ONG Greenpeace avait émis quelques inquiétudes mais n'a pas osé dire non à cette action", relève M. Pissias.

La Syrie a évacué un total de 1.300 tonnes d'agents chimiques. Seuls les éléments les plus dangereux, dits de "priorité Un" et entrant dans la composition du gaz moutarde et du sarin, seront détruits à bord du navire américain. Ces derniers s'élèvent à environ 700 tonnes, selon le sous-secrétaire américain à la Défense Franck Kendall.

Les opérations de neutralisation devraient prendre "entre 45 et 90 jours", selon le Pentagone.

Le Cape Ray a embarqué dans ses cales deux systèmes d'hydrolyse déployable (FDHS), des installations portables capables de "neutraliser" les agents chimiques les plus dangereux. Les résidus devront ensuite être évacués.

La neutralisation d'agents chimiques en mer sera une première, mais la technologie est éprouvée depuis longtemps, selon Adam Baker, un chimiste du Centre américain pour l'élimination des armes chimiques.

str-hec/fw

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