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Mondial-2014 - L'Uruguay au mordant

Mondial-2014 - L'Uruguay au mordant

Et revoilà l'Uruguay ! La Celeste a encore déjoué les pronostics pour s'extraire du "groupe de la mort", aux dépens de l'Italie et de l'Angleterre, grâce à sa tradionnelle agressivité, jusqu'à l'excès incarné par son buteur Suarez quand il sort les dents.

Elle affrontera la Colombie en huitième de finale, le 28 juin au Maracana, le théâtre de son plus glorieux fait d'armes, son second titre mondial obtenu face au Brésil en 1950.

Comme d'habitude, elle revient de loin. Après avoir frôlé l'élimination dans la poule sud-américaine puis disposé de la Jordanie en barrage intercontinental (5-0, 0-0), elle était très mal partie dans le groupe D du Mondial brésilien en s'inclinant face au Costa Rica (3-1), le match à ne pas perdre, face au Petit Poucet... qui aura fini par manger les grands méchants loups.

Après ce revers initial, l'Uruguay était menée par l'Angleterre et Suarez a renversé la tendance d'un doublé (2-1).

Contre l'Italie (1-0), les Sud-Américains ont su plier, puisqu'ils subissaient, sans rompre, et inscrire le but de la qualification sur un coup de pied arrêté à dix minutes du terme, après avoir toutefois bénéficié de l'exclusion de Marchisio à l'heure de jeu.

"Les joueurs uruguayens n'oublient jamais la passion qu'ils avaient comme enfant et leur sentiment comme supporter", a souligné leur sélectionneur, Oscar Tabarez. Le "Maestro" rappelle souvent l'importance du sentiment national de ses joueurs, issus d'un pays de trois millions d'habitants seulement, sans commune mesure avec de grandes nations comme le Brésil, le Brésil, l'Allemagne, etc.

Son homologue italien démissionnaire avait lui aussi souligné cet état de fait lundi: "Sur chaque ballon tu dois être déterminé avec un sens patriotique qu'ont les Uruguayens et que nous n'avons pas comme nation".

Cesare Prandelli a aussi rendu hommage à la "vitesse" des Uruguayens, à leur force physique. Finalement à leur agressivité, qui les avait portés en demi-finale au Mondial-2010 et à la victoire dans la Copa America 2011.

Il y a bien sûr Godin: le capitaine en l'absence du leader Lugano, blessé, a été le buteur mais aussi celui qui a contribué à éteindre Balotelli et Immobile. Il y a aussi les milieux travailleurs, Arevalo Rios et Gonzalez, qui n'arrêtent pas de courir et de harceler.

Mais l'Uruguay ne serait pas caractérisé par sa "garra charrua" (la griffe uruguayenne) sans la participation, en outre, des éléments offensifs, Lodeiro, Rodriguez et Cavani, qui s'occupent du premier rideau pour contrecarrer le jeu adverse.

Et puis il y a le cas Suarez, peu présent dans le travail défensif mais pas moins dans l'engagement, au point d'en mordre un adversaire, Chiellini en l'occurrence. Il pourrait être sanctionné par la Fifa et son équipe se retrouver orpheline de sa meilleure arme offensive.

"Pour nous, c'est un joueur très important, une personne très importante dans le groupe", a reconnu Oscar Tabarez, qui s'est aussi montré fataliste: "Si un joueur est suspendu, un autre jouera. On a déjà joué beaucoup de matches sans Suarez, on en a gagné certains, on en a perdu d'autres, et il n'était pas là non plus contre le Costa Rica".

Justement: c'était alors la seule défaite de l'Uruguay lors de ses neuf derniers matches...

Sans le "Pistolero", Oscar Tabarez pourrait relancer Forlan (35 ans), titulaire contre le Costa Rica devenu l'ombre du meilleur joueur du Mondial-2010, lui qui évolue désormais au Japon. Le sélectionneur peut aussi faire appel à Hernandez, autre attaquant, plus jeune, bien moins expérimenté, et solution peu crédible.

Le "Maestro" pourrait plutôt laisser Cavani seul en pointe et lui adjoindre Stuani en soutien.

Le roué sélectionneur a en tout cas défendu bec et ongles son enfant terrible, en parlant d'"animosité" de la part de la presse qui l'interrogeait sur la dernière des frasques signée Suarez.

"Si on l'attaque, comme on le fait dans cette conférence de presse, on verra comment le défendre, parce que c'est une Coupe du monde de football, pas une Coupe du monde de moralité de bas étage", a-t-il lancé à l'issue du match. De quoi maintenir un état d'esprit de guerrier.

ybl/fbx

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