Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Mondial - Côte d'Ivoire: le cimetière des Elephants

Mondial - Côte d'Ivoire: le cimetière des Elephants

Eliminée du Mondial sur un penalty concédé à la dernière seconde face à la Grèce, la Côte d'Ivoire n'a jamais trouvé le bon rythme au Brésil et a confirmé son incapacité récurrente à être présente dans les grands rendez-vous.

Elle n'a plus de coach, certains joueurs vont arrêter et d'autres ont montré leurs limites: arrivée au Mondial pleine d'ambition, elle en repart en plein chantier.

En 2006 et en 2010, les Ivoiriens avaient l'excuse de poules affreusement difficiles pour justifier leur élimination. Rien de tel cette année, avec en dehors d'une séduisante Colombie, un Japon très faible et une Grèce qui n'a que sa bravoure comme réelle qualité.

L'échec ivoirien est d'autant plus regrettable que l'adversaire attendu en 8e de finale, le Costa Rica, était lui aussi accessible.

Lamouchi avait parlé avant le match de mardi de joueurs qui voulaient "entrer dans l'histoire". La porte était immense mais les Elephants sont pourtant restés coincés sur le seuil et ils ne parviennent pas à détacher cette étiquette d'équipe qui ne gagne jamais.

Finaliste de la Coupe d'Afrique en 2006 et 2012 (battue par l'Egypte et la Zambie), trois fois éliminée au premier tour du Mondial: la Côte d'Ivoire n'a jamais confirmé le potentiel qu'on lui prête depuis l'avènement de Didier Drogba.

Le président de l'assemblée nationale s'était déplacé au Brésil pour annoncer le doublement de la prime de qualification. Le sélectionneur Sabri Lamouchi ne tarissait pas d'éloge sur le professionnalisme des joueurs et disait espérer qu'ils récolteraient "ce qu'ils ont semé pendant deux ans d'efforts et de sacrifices".

Mais après le match, tout cela était oublié et la zone mixte n'était que désolation, entre un coach démissionnaire mais très digne dans son discours et des joueurs dont certains sont apparus extrêmement abattus.

Yaya Touré, très marqué par le décès de son frère la semaine dernière, a ainsi expliqué aux journalistes qu'il avait "surtout besoin de dormir".

"Je veux juste rentrer chez moi", a de son côté déclaré Giovanni Sio, auteur de la faute qui a provoqué le penalty fatal aux Ivoiriens.

Quant à Kolo Touré, il était sans pitié pour lui et ses équipiers: "C'est ça le problème des équipes africaines, on ne réfléchit pas assez".

En attendant la désignation d'un nouveau coach, le bilan individuel de ce Mondial est inquiétant. Après trois matches, il est bien difficile de dire quelle était l'idée de jeu des Ivoiriens et les vraies satisfactions sont rarissimes. A 21 ans, Serge Aurier a été presque parfait de bout en bout et il a une vraie carrière devant lui. Devant, Gervinho a parfois été brouillon mais il n'a cessé d'insuffler de la vie dans le triste jeu des Elephants.

Yaya Touré et Drogba, arrivés à court de forme, ont eux été très, très loin des joueurs qu'ils sont ou ont été. Drogba, 36 ans, n'a pas souhaité s'exprimer en zone mixte, traversée avec un petit sourire désabusé. C'était sa dernière Coupe du monde. Ira-t-il jusqu'à la prochaine CAN ?

Affecté par son deuil, Yaya n'a lui joué qu'à 50% de son potentiel physique. Il avait dans les jambes trois accélérations par match. Le reste du temps, il a traîné sa carcasse en trottinant.

L'attaquant Salomon Kalou a de son côté traversé ce Mondial sans la moindre influence. Au milieu, Tioté et Dié se sont succédé pour des pertes de balle terribles et fatales contre la Colombie puis la Grèce. Les autres ont été anonymes. La situation n'est pas brillante, mais le parcours des Ivoiriens l'a été encore moins.

stt/dhe

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.