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Scrutin crucial en Libye dans l'espoir de mettre fin à l'anarchie

Scrutin crucial en Libye dans l'espoir de mettre fin à l'anarchie

Les Libyens votaient mercredi pour élire un nouveau Parlement qui aura la lourde tâche de conduire une nouvelle étape de transition et de rétablir l'ordre dans un pays miné par l'anarchie et les violences depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.

Le scrutin a été maintenu malgré des craintes de violences en particulier dans l'Est du pays, théâtre depuis un mois d'affrontements quotidiens entre une force paramilitaire loyale au général dissident Khalifa Haftar et des groupes islamistes.

En milieu de journée, la Haute commission électorale (Hnec) a fait état d'un taux de participation autour de 13%.

A Tripoli comme à Benghazi, chef-lieu de l'est libyen, l'affluence était faible durant la matinée et en début d'après-midi, notamment "à cause de la canicule", selon Abdelhakim al-Chaab, un membre de la Hnec qui s'attendait à une plus grande participation en fin d'après-midi.

"Ce sont les élections de la dernière chance. Nous plaçons beaucoup d'espoir dans le futur Parlement pour rétablir la sécurité et la stabilité", a déclaré Amir Baiou, un ingénieur de 32 ans, à sa sortie d'un bureau de vote dans le quartier résidentiel de Hay al-Andalous à Tripoli.

Un dispositif de sécurité a été mis en place dans certains bureaux à Tripoli. Mais les membres des services de sécurité étaient totalement absents dans d'autres.

A Bengahzi, certains bureaux de vote ont ouvert en retard de 15 à 30 minutes en raison de l'arrivée tardive des services de sécurité, selon des témoins.

Les bureaux de vote seront ouverts de 08H00 (06H00 GMT) à 20H00 (18H00 GMT) et les résultats annoncés progressivement durant les prochains jours, selon la Hnec.

Seuls 1,5 million de Libyens se sont inscrits pour le scrutin contre plus de 2,7 millions en 2012 sur 3,4 millions d'électeurs éligibles.

Les Libyens sont appelés à élire les 200 membres de la future Chambre, qui doit remplacer le Congrès général national (CGN, Parlement), la plus haute autorité politique et législative, dont la légitimité est contestée.

"Lors des premières élections, nous avons voté juste pour voter. Cette fois-ci je me suis bien renseigné sur les candidats. Et j'ai choisi les bonnes personnes", a déclaré Salah Al-Thabet, un retraité de 62 ans, votant dans le centre de Tripoli.

Le CGN a été élu en juillet 2012 lors du premier scrutin libre dans l'histoire du pays, après plus de quarante ans de dictature sous le régime de Mouammar Kadhafi.

Il a été accusé toutefois d'avoir contribué à l'instabilité dans le pays à cause des luttes d'influence entre blocs parlementaires libéraux et islamistes, appuyés par des milices armées.

Quelque 1.600 bureaux sont ouverts dans tout le pays, à l'exception notamment de Derna, ville de l'Est contrôlée par des groupes islamistes radicaux où une source à la Hnec avait indiqué craindre des attaques.

Au cours d'une conférence de presse, la Hnec a précisé que 10 centres de votes sur 15 n'avaient pas ouvert à Koufra, dans le sud, pour "des raisons de sécurité".

Elle a indiqué que 97% des bureaux de vote ont ouvert leurs portes, affirmant qu'aucun incident majeur n'a été signalé jusqu'en début d'après-midi.

Le Premier ministre par intérim, Abdallah al-Theni a assuré de son côté que le "scrutin se déroulait normalement". "En ce qui concerne l'organisation du scrutin dans la ville de Derna, il y aura des mesures à prendre cette semaine", a-t-il dit sans autre détail.

Les autorités libyennes peinent toujours à construire une armée et police professionnelles dans un pays en proie aux milices armées qui obéissent à des intérêts régionaux ou idéologiques.

Accusé par les autorités de mener un coup d'Etat, le général Haftar mène une opération, selon lui, contre les "groupes terroristes", qui font la loi à Benghazi (Est). Les affrontements ont fait plus d'une centaine de morts depuis le 16 mai.

M. Haftar a annoncé une "trêve" durant le scrutin. Les groupes islamistes ont affirmé qu'ils ne mèneraient pas d'offensives le jour des élections.

La communauté internationale s'est félicitée de la tenue du scrutin malgré l'insécurité et les incertitudes. L'Union européenne y voit une "étape cruciale" dans un contexte de "nette détérioration" de la situation politique et sécuritaire.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a fait état de son côté d'une "étape importante dans la transition du pays vers une gouvernance démocratique stable".

bur-ila/faa

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