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Kerry dans la région autonome du Kurdistan après Bagdad

Kerry dans la région autonome du Kurdistan après Bagdad

Le secrétaire d'Etat John Kerry est arrivé mardi dans la région autonome du Kurdistan irakien, dans le cadre d'une mission ultra-délicate pour tenter de rassembler les forces politiques face à l'offensive des insurgés sunnites.

A Erbil, capitale du Kurdistan, M. Kerry devait rencontrer notamment le président Massoud Barzani qui a appelé le Premier ministre chiite irakien Nouri al-Maliki, au pouvoir depuis 2006, à démissionner.

Le secrétaire d'Etat devrait souligner "le rôle important que pourraient jouer les Kurdes afin d'aider le gouvernement central à faire face (...) aux défis, pour l'intérêt de tous les Irakiens", a déclaré la porte-parole du département d'Etat Jen Psaki.

Il a promis la veille un soutien intensif à l'Irak face à la "menace existentielle" que représente l'offensive jihadiste après des entretiens avec le Premier ministre chiite Nouri al-Maliki et d'autres responsables politiques et religieux irakiens.

L'offensive des insurgés a permis aux Kurdes de prendre le contrôle de secteurs disputés avec Bagdad, qu'ils souhaitent intégrer à leur région autonome.

Ainsi, leurs forces de sécurité contrôlent à présent la ville multi-ethnique et pétrolière de Kirkouk, une ville disputée.

"Nous vivons aujourd'hui une ère différente", a dit M. Barzani sur la chaîne américaine CNN, appelant M. Maliki, "responsable de ce qui est arrivé" en Irak, à démissionner.

"Au cours des 10 dernières années, nous avons fait tout notre possible (...) pour construire un Irak nouveau et démocratique, mais malheureusement l'expérience n'a pas réussi".

Interrogé si les Kurdes d'Irak chercheraient à devenir indépendants, M. Barzani a affirmé que "c'est au peuple de déterminer son avenir".

"L'Irak est clairement en train de se désintégrer de toute manière, et il est évident qu'un gouvernement fédéral ou central a perdu le contrôle sur tout".

Les responsables américains sont conscients du fait que les gains enregistrés par les Kurdes ces dernières semaines sur le terrain pourraient être irréversibles.

Dans le même temps, Washington veut persuader les Kurdes d'aider à accélérer la formation d'un nouveau gouvernement, issu des élections d'avril.

En vertu du système en vigueur ces dernières années, le président de l'Etat irakien est un Kurde, le Premier ministre est un chiite et le président du Parlement un sunnite.

"Les Kurdes ont un meilleur rôle à jouer pour maintenir une certaine stabilité de l'Etat", a déclaré à la presse un haut responsable du département d'Etat. "S'ils décident de se retirer du processus politique de Bagdad, cela va accélérer beaucoup de tendances négatives".

Mais si les Kurdes jouent un rôle actif, "ils auront une influence de poids à Bagdad".

Le Kurdistan autonome a accueilli ces dernières semaines plusieurs milliers de déplacés fuyant l'offensive lancée le 9 juin par les insurgés. M. Kerry devait reconnaître leurs efforts pour faire face à "une très grave crise de réfugiés".

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