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John Kerry alarmé par l'avancée des insurgés en Irak

John Kerry alarmé par l'avancée des insurgés en Irak

Le secrétaire d'Etat John Kerry a prévenu lundi à Bagdad que la vase offensive des insurgés sunnites représentait une "menace existentielle" pour l'Irak, au moment où ces derniers avancent dans l'ouest du pays menacé d'éclatement.

Ces dernières heures, les insurgés menés par l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), se sont emparés de la cité de Tal Afar dans la province de Ninive (nord-ouest), et de son aéroport, ainsi qu'un deuxième poste-frontière avec la Syrie. Au cours du week-end, ils avaient pris trois nouvelles localités de la province stratégique occidentale d'Al-Anbar.

Cette province est frontalière de la Jordanie et de la Syrie, un pays en guerre depuis trois ans et où l'EIIL, qui ambitionne de créer un Etat islamique à cheval entre l'Irak et la Syrie, est fortement implanté.

"L'Irak fait face à une menace existentielle et les dirigeants irakiens doivent répondre à cette menace", a déclaré lors d'une conférence de presse à l'ambassade des Etats-Unis Bagdad M. Kerry, après des entretiens avec le Premier ministre Nouri al-Maliki.

"C'est le moment pour les dirigeants d'Irak de prendre des décisions", a-t-il dit, alors que M. Maliki, Premier ministre depuis 2006, est critiqué de toutes parts pour sa politique confessionnelle qui a alimenté l'offensive d'insurgés sunnites.

M. Kerry, arrivé dans la matinée, a assuré que le soutien américain à l'Irak "sera intensif et soutenu", et d'ajouter: "si les leaders irakiens prennent les mesures nécessaires pour rassembler le pays, il sera plus "efficace".

Le président américain Barack a annoncé la semaine dernière l'envoi de conseillers militaires pour aider l'armée irakienne à faire face à la vaste offensive des insurgés mais a exclu dans l'immédiat des frappes aériennes.

De son côté, M. Maliki a prévenu lors de l'entretien que l'offensive jihadiste représentait "une menace non seulement pour le pays mais aussi pour la paix dans la région et le monde".

La mission de M. Kerry, qui doit encore se rendre à Bruxelles et Paris après des visites en Egypte et en Jordanie, a pour principal objet de convaincre le Premier ministre chiite de former rapidement un gouvernement d'union nationale.

Au Caire, il avait lancé un appel aux dirigeants d'Irak pour qu'ils dépassent les divisions confessionnelles et assuré que son pays -qui a rapatrié ses troupes fin 2011 après huit ans d'occupation- n'était "pas responsable" de la situation actuelle et ne cherchait pas à "choisir" un leader pour l'Irak.

L'Irak n'a toujours pas de cabinet après les législatives d'avril. Le bloc de M. Maliki est arrivé en tête de ce scrutin mais ne parvient pas à former un gouvernement tant les divisions sont profondes.

Depuis le 9 juin, les jihadistes de l'EIIL ont mis la main sur Mossoul, deuxième ville d'Irak, une grande partie de sa province Ninive (nord), de Tikrit et d'autres secteurs des provinces de Salaheddine (nord), Diyala (est) et Kirkouk (nord), et tiennent désormais quatre villes d'Al-Anbar, Fallouja, Al-Qaïm, Rawa et Aana ainsi que partiellement celle de Ramadi.

Ils ont rapidement progressé face à la débandade de l'armée et des forces de sécurité, dont M. Maliki est le chef suprême.

Dans leur avancée, les combattants de l'EIIL ont tué sauvagement des centaines de soldats, a indiqué lundi un responsable de la sécurité.

"Des centaines de soldats ont été décapités, pendus à Salaheddine, Ninive, Diyala, Kirkouk et les zones où se trouvent les terroristes de l'EIIL", a déclaré Qassem Atta, un porte-parole de M. Maliki.

Au sud de Bagdad, 69 détenus ainsi que 8 hommes armés et un policier ont été tués lundi dans un assaut par des insurgés d'un convoi transportant les prisonniers, selon des sources médicale et policière.

Depuis Luxembourg, l'Union européenne a demandé "instamment" qu'un gouvernement d'union soit "formé d'urgence" afin de trouver une solution à "la détérioration rapide" de la situation dans le pays.

La communauté internationale s'est alarmée de l'offensive jihadiste en Irak.

"D'une manière générale, nous devons rester vigilants. Le problème actuel est le fait que (les combattants) l'EIIL déstabilisent le pays (l'Irak) mais ils peuvent aussi bien déborder sur des pays alliés comme la Jordanie", a dit M. Obama.

La Jordanie, elle-même confrontée à des questions de sécurité liées à ses propres jihadistes, a d'ailleurs renforcé les mesures de sécurité à sa frontière avec l'Irak après que le gouvernement irakien eut perdu le contrôle de tous les points de passage avec la Syrie.

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