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Ukraine: le président propose un dialogue aux séparatistes

Ukraine: le président propose un dialogue aux séparatistes

Le président ukrainien Petro Porochenko a proposé un dialogue avec les rebelles prorusses n'ayant commis "ni meurtre ni torture" en exposant dimanche un plan de paix soutenu par Vladimir Poutine, qui réclame toutefois plus de garanties.

Le dirigeant pro-occidental s'est adressé à la Nation lors d'un discours télévisé, après avoir décrété un cessez-le-feu d'une semaine à ses troupes engagées depuis avril dans des combats contre les insurgés dans l'Est de l'Ukraine, qui ont fait au moins 375 morts.

Mais les échanges de tirs se poursuivaient, les troupes ukrainiennes disant faire usage de tir d'artillerie pour repousser des attaques de rebelles, qui ont rejeté le cessez-le-feu provisoire visant à leur désarmement.

L'homme fort du Kremlin a déclaré son soutien au plan de paix de M. Porochenko tout en appelant à un "dialogue substantiel" entre Kiev et les rebelles prorusses. "Il importe que ce dialogue entre les parties qui s'affrontent en Ukraine s'appuie sur le plan de paix", a-t-il dit dimanche.

Vladimir Poutine a également demandé à Kiev de mettre fin à ses opérations militaires. "Les opérations militaires n'ont pas cessé", a-t-il dit, "je ne peux pas dire qui en est responsable".

"C'est le jeu du chat et de la souris, des deux côtés", a commenté auprès de l'AFP un expert politique russe, Konstantin Kalatchev, relevant que Vladimir Poutine adressait des "messages contradictoires" pour contraindre son homologue à s'asseoir à la table des négociations avec les séparatistes.

Dans son discours de 12 minutes, le président pro-occidental affirme que "le scénario pacifique est notre scénario principal. C'est notre plan A".

"Mais ceux qui ont l'intention d'utiliser ces négociations de paix à seule fin de jouer la montre et de regrouper leurs forces doivent savoir que nous avons un plan B détaillé. Je ne vais pas en parler maintenant parce que je crois que notre plan pacifique va réussir", poursuit-il.

Un chef des rebelles avait auparavant jugé que les efforts de Petro Porochenko étaient "insignifiants" tant qu'ils n'incluaient pas le retrait total des troupes ukrainiennes dans l'Est et une reconnaissance de leur indépendance.

"Des vues diamétralement opposées ne seront pas une barrière à la participation aux négociations. Je suis prêt à discuter avec ceux qui se sont fourvoyés, qui ont par erreur adopté des positions séparatistes. A l'exception, bien sûr, de ceux qui ont été impliqués dans des actes de terrorisme, de meurtre ou de torture", a déclaré le président.

"Je garantis de plus la sécurité pour tous les participants aux négociations, pour tous ceux qui veulent adopter le langage de la discussion au lieu du langage des armes".

Ce plan de paix avait été dévoilé voici quelques jours sur le site internet d'une télévision locale. Il ne faisait toutefois pas mention d'un dialogue avec les séparatistes, évoquant simplement l'amnistie pour "ceux qui ont déposé les armes et n'ont pas commis de crime grave".

A Siversk, une localité de 3.000 habitants à l'ouest de Slaviansk, l'un des bastions des séparatistes prorusses, l'évocation du cessez-le-feu provoque des jurons imagés de la part des rebelles. Ils poursuivent leurs combats contre les autorités pro-européennes de Kiev, qu'ils considèrent comme des "fascistes".

"Nous tiendrons. Mes deux grands-pères ont été tués pendant la Deuxième Guerre mondiale. Ils luttaient contre le nazisme. Je continue leur combat", affirme Andreï, 31 ans, en train de préparer les munitions pour la mitrailleuse lourde.

Le plan de paix inclut la création d'une zone tampon de 10 km à la frontière entre l'Ukraine et la Russie et un couloir pour les mercenaires russes leur permettant de rentrer en Russie une fois leurs armes déposées.

Le plan stipule également la fin de "l'occupation illégale" des bâtiments de l'administration régionale de Donetsk et Lougansk contrôlés par les rebelles, l'organisation rapide d'élections locales et un programme pour la création d'emplois dans la région.

Il évoque aussi la décentralisation du pouvoir et la protection de la langue russe par le biais d'amendements à la Constitution.

Parallèlement aux efforts pour une désescalade, Kiev et ses alliés occidentaux s'inquiètent de la présence de nouvelles forces russes le long de la frontière. Les États-Unis ont accusé Moscou d'armer la rébellion et l'ont mis en garde contre tout envoi de troupes en Ukraine.

Le président russe a adressé samedi plusieurs messages contradictoires aux autorités ukrainiennes, plaçant dans un premier temps les troupes armées du centre de la Russie en état d'alerte, puis offrant un soutien mesuré au plan de paix de Porochenko

Un porte-parole du Conseil ukrainien de sécurité et de défense, Volodimir Tchepovii, a affirmé dimanche qu'aucun matériel militaire n'avait franchi la frontière au cours des deux derniers jours.

bur-blb/pt

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