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Pour la "French Tech", l'aventure américaine part aussi de New York

Pour la "French Tech", l'aventure américaine part aussi de New York

Elle s'impose moins à l'esprit que la Silicon Valley californienne, mais la côte est américaine est une autre porte d'entrée pour les entrepreneurs français du secteur technologique se lançant sur le marché américain.

Loïc Moisand, 31 ans, a franchi le pas il y a un an et demi: ce patron d'une société française de gestion de réputation en ligne pour les marques et les entreprises, Synthesio, fondée en 2006 avec un camarade d'école de commerce, a déménagé à New York où l'entreprise avait ouvert un bureau.

"On avait dû signer deux gros contrats aux Etats-Unis, donc ça commençait à devenir intéressant", raconte-t-il à l'AFP. "La grosse croissance du marché se fait là. Et je ne pense pas qu'on puisse vraiment réussir un déploiement américain sans avoir un des fondateurs qui se déplace, ça demande une connaissance historique de la société, une vraie vision stratégique".

Pour lui, "New York était une évidence vu la taille du hub technologique en train de se développer ici".

Des acteurs reconnus de la Silicon Valley comme Facebook ou Google ont ouvert des antennes à Manhattan. Mais la tech à New-York, c'est au total 6.970 sociétés au troisième trimestre 2013, presque autant qu'avant l'explosion de la bulle internet, installées jusque dans les quartiers moins centraux de Brooklyn ou du Queens, selon le dernier rapport sectoriel de l'Etat de New York.

"Le secteur high-tech crée des emplois bien payés" (103.100 postes au total, soit 33% de croissance en quatre ans) et "aide à réduire la dépendance économique de la ville de New York à Wall Street", souligne ce rapport.

Les "Frenchies" ne sont pas en reste. "Je ne pensais pas qu'il y avait autant d'entrepreneurs français à New York!", s'étonnait récemment un participant à la première "rencontre des acteurs français du numérique" organisée par le consulat après avoir constaté l'essor des immatriculations dans le secteur.

New York accueillera aussi, jeudi et vendredi, la première édition de la conférence "French Touch", qui est censée selon ses organisateurs promouvoir "la créativité et l'innovation à la française" -- représentées en l'occurrence par beaucoup d'acteurs du secteur technologique.

La côte est séduit grâce à des universités garantissant un vivier d'ingénieurs bien formés, avec moins de concurrence pour les recruter que dans la Silicon Valley, note l'entrepreneur Aymeric Vigneras, qui en plus de sa dernière startup de montage et de partage de photos en ligne basée à Boston, Sharalike, conseille des Français désirant s'installer aux Etats-Unis.

Il y a aussi des liaisons faciles avec l'Europe et un décalage horaire "compatible pour travailler" de manière transatlantique: seulement 6 heures de différence avec Paris contre 9 pour la Californie.

Loïc Moisand reconnaît que cela a joué "pour pouvoir continuer à piloter" les 70 personnes restées en Europe. "Depuis la côte ouest c'est un peu difficile".

Il relève aussi la proximité des clients potentiels: la finance, la santé et les médias sont très représentés à New York, en plus d'une forte concentration de marques de grande consommation dans un rayon de deux à trois heures d'avion.

Cet avantage n'a pas échappé à Antoine Vettes, 32 ans, venu en février faire des repérages en vue d'ouvrir un bureau new-yorkais pour sa startup UpSlide, qui édite un logiciel professionnel permettant d'optimiser des présentations Powerpoint.

"Notre logiciel, on le vend surtout à des banques, à des auditeurs, à des consultants, et du coup New York est la capitale mondiale pour notre marché", dit-il. "C'est quand même plus simple d'être sur place".

"Je pense qu'il y a des vrais opportunités. Après on verra si je me casse les dents et si dans deux ans je rentre mon béret sous le bras en France", plaisante-t-il, reconnaissant que la réalité derrière le rêve américain, "c'est un énorme pays avec plein de villes très différentes".

"Souvent les échecs sont liés à un manque de préparation en amont", prévient d'ailleurs Aymeric Vigneras, qui met en garde sur le risque de sous-estimer son budget ou de "se disperser" en ne définissant pas précisément à quel créneau précis du marché on veut s'attaquer.

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